C’est dans les locaux de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) d’Ile-de-France que les cinq syndicats de médecins libéraux entameront cet après-midi la rédaction d’une plateforme de propositions communes, à mettre sur la table des négociations en vue de la nouvelle convention médicale.
Fait rarissime, des délégations – trois à quatre personnes – de la CSMF, MG France, du SML, de la FMF et du BLOC chercheront des voies de compromis avant d’attaquer les discussions avec Nicolas Revel, directeur général de l’assurance-maladie (CNAM). Une stratégie concertée d’autant plus nécessaire que l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (ONDAM), historiquement bas, réduit plus que jamais les marges de manœuvre. De source syndicale, le but est de balayer l’ensemble des éléments « négociables » afin d’établir noir sur blanc une liste de mesures sur lesquelles les médecins libéraux, renforcés par leur union, ne transigeront pas. Les syndicats présenteront ce premier jet lors des Assises de la médecine libérale, programmées le 11 février (voir encadré).
Le bon dosage entre l’acte et les forfaits
Les médecins vont naturellement plancher sur la rémunération, gros morceau du marathon conventionnel qui va s’ouvrir. Faut-il tout miser sur le paiement à l’acte, privilégier la diversification de la rémunération ? Si oui, quels forfaits doivent évoluer ? La CNAM souligne, dans ses orientations pour la négociation conventionnelle,que la part des rémunérations forfaitaires est passée de 5 à 12 % en pourcentage des honoraires remboursables pour les généralistes (RMT, FMT, MPA, ROSP). Et elle n’exclut pas la refonte des forfaits existants... Les syndicats devront donc d’abord se positionner sur ce sujet crucial.
Mais il ne sera pas simple de parler d’une seule voix sur les honoraires. « La priorité devra être donnée aux généralistes dont les revenus sont inférieurs de 30 % pour 30 % de travail en plus », prévient déjà le Dr Claude Leicher, président de MG France. « Je vous sors mon joker sur ce qui fera consensus », glisse, prudent, le Dr Jean-Paul Ortiz, patron de la CSMF.
La problématique de la protection sociale (retraite, maternité...) des professionnels sera également traitée, de même que la valorisation de la médecine de parcours (prévention, éducation thérapeutique, coordination).
Derrière les bonnes intentions, les syndicats de médecins sont-ils capables de trouver entre eux un commun dénominateur ? La nature même des centrales (catégorielles ou polycatégorielles) complique la donne. Mais les résultats des dernières élections professionnelles en médecine libérale, traduisant le morcellement de la profession, obligent les syndicats à trouver de nouvelles alliances.
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