Pour éviter le passage à la chronicité et à la désinsertion sociale et professionnelle du patient atteint de lombalgie aiguë, la Sécu s'apprête à lancer une vaste campagne de communication auprès des médecins généralistes, du grand public et des employeurs. À compter du 17 novembre jusqu'en 2018, plusieurs canaux de diffusion vont être mobilisés : TV, vidéos, affichages, réseaux sociaux...
Quatre Français sur cinq souffrent de lombalgie au cours de leur vie. Dans les 4 à 6 semaines suivant une lombalgie aiguë, 90 % à 95 % des patients en guérissent, a souligné la CNAM ce mercredi en présentant la campagne. L'enjeu est lourd : les dépenses liées à la lombalgie s'élèvent à 900 millions d'euros par an dont 170 millions d'euros pour les arrêts de travail.
L'objectif de la campagne est de créer les conditions favorables au dialogue patient/médecin. Il s'agit de promouvoir auprès des généralistes les éléments clés de prise en charge (et les messages principaux à délivrer aux patients), notamment grâce à une brochure élaborée par un groupe interdisciplinaire (Collège de la médecine générale, Collège de la masso-kinésithérapie, Société française de rhumatologie, Société française de médecine physique et de réadaptation et Société française de médecine du travail), en cours de validation par la Haute autorité de santé (HAS). Parmi les éléments clés : lutter contre les fausses croyances et les peurs, encourager la reprise d'activité habituelle, recours à l'imagerie à partir de la quatrième semaine, etc.
Anticiper sur le risque
Le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale, confirme : « Il est nécessaire d'écouter, de réduire les peurs, d'anticiper sur le risque d'évolution, et de rassurer le patient (...) Lui dire qu'il peut être acteur de cette guérison. L'arrêt de travail n'est pas la solution. Il faut l'aider à garder une activité physique, à continuer sa vie professionnelle et personnelle. Il s'agit bien d'une médecine clinique qui accompagne le patient à construire une stratégie pour s'en sortir », a-t-il ajouté.
Remise par les délégués de l'assurance-maladie, la brochure doit surtout rappeler aux généralistes les signaux d'alerte nécessitant des examens complémentaires. Ces signaux appelés « drapeaux rouges » (douleur thoracique, perte de poids inexpliquée, fièvre, antécédent de cancer...) ou « drapeaux jaunes » (problèmes liés au travail, attitudes et représentations inappropriées par rapport au mal de dos...) ont été élaborés par la Société française de médecine du travail et validés par la HAS.
Pour la CNAM, qui va débourser 3 millions d'euros pour cette campagne, « l'objectif n'est pas de faire des économies mais de favoriser une médecine adaptée aux patients. Si cette campagne débouche sur des économies, tant mieux.. », a glissé tout de même le Pr Olivier Lyon-Caen, médecin conseil national de la CNAM.
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