Au 7 mars, la France recensait exactement 778 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) en fonctionnement, selon l'inventaire dressé par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) du ministère de la Santé. Si l'on y ajoute les 382 projets répondant au cahier des charges mis en place par les agences régionales de santé (ARS), ce sont 1 160 structures de ce type qui seront bientôt implantées sur le territoire. Chacune de ces MSP abrite en moyenne 5 médecins et 9,1 professionnels paramédicaux.
Lors des 5es journées nationales de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), à Nancy, son président, le Dr Pierre de Haas, a estimé que le seuil des 1 000 MSP en fonctionnement serait même franchi « avant la fin de l'année ». L'engagement de Marisol Touraine d'atteindre cet objectif de 1 000 MSP « d'ici à 2017 » est donc en passe de se réaliser.
Attentisme
La montée en puissance de ces structures pluriprofessionnelles se poursuit donc, même si la croissance se ralentit quelque peu. La progression des MSP était ainsi de 41 % entre 2014 et 2015, elle n'a été « que » de 26 % entre 2015 et 2016. Pour Pierre de Haas, ce ralentissement a parfois des causes étranges. « Il y a des zones, assure-t-il, où il y a des résistances des libéraux déjà installés vis-à-vis de ces structures. Il faut attendre le départ du dernier médecin pour pouvoir monter un projet de MSP. »
Ce ralentissement relatif est aussi à mettre en parallèle avec le nombre de MSP bénéficiant des nouveaux modes de rémunération (NMR) pour le travail en équipe. De fait, si la quasi-totalité (97 %) des 300 MSP qui s'étaient déjà engagées dans les expérimentations bénéficient des nouvelles rémunérations dans le cadre du règlement arbitral, seulement 180 nouvelles structures ont fait depuis une demande de contractualisation en ce sens.
Cet attentisme est sans doute à mettre au compte de la complexité du règlement arbitral. Pour bénéficier des nouvelles rémunérations, les MSP doivent être labellisées par les ARS, respecter des horaires d'ouverture assez contraignants (8 heures/20 heures), être organisées juridiquement en société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA) et utiliser un système d'information validé. Autant de contraintes qui peuvent doucher l'enthousiasme de certains promoteurs...
Davantage de souplesse
Soucieux de ne pas freiner l'expansion des MSP, le directeur général de l'assurance-maladie, Nicolas Revel, a assuré que l'organisation en SISA ne serait plus une condition sine qua non pour obtenir les subsides du règlement arbitral, sous réserve que la MSP s'engage à s'y conformer par la suite. Même chose pour le système d'information labellisé. Un peu de souplesse sur les horaires d'ouverture pourrait aussi être décidé. Le règlement arbitral devait être renégocié au plus tard à l'automne 2017.
Les maisons de santé vont-elles subir une crise de croissance ? Après les nombreuses structures créées par des praticiens précurseurs passionnés, « on arrive aujourd'hui sur des MSP montées par des gens normaux, dont l'activité est de soigner », et non de monter des dossiers complexes, met en garde le Dr Pierre de Haas. Tout l'enjeu des MSP est là : ne pas casser leur croissance en complexifiant leur mise en place.
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