Comment optimiser le parcours de santé des patients chroniques souvent polypathologiques ?
Pour le Pr André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), qui intervenait lors d’un colloque à Paris sur le sujet, le constat est sans appel. « Notre système de soins n’est pas adapté car nous souffrons d’un déficit conceptuel » dans un domaine qui concerne pourtant 16 millions de patients – et engloutit 70 % des dépenses de l’assurance-maladie soit près de 100 milliards d’euros par an.
La nécessaire réorganisation du système de santé français, beaucoup trop cloisonné, fait l’unanimité : la prise en charge efficiente du patient chronique commande en effet un travail systématique en équipe incluant médecins, paramédicaux et souvent travailleurs sociaux. Autre prérequis : la coordination interpro entre la ville, l’hôpital et les services de soins de suite.
Plus précisément, « cette coordination doit résulter d’un travail intégré de professionnels qui se connaissent, qui ont écrit ensemble des protocoles de soins et partagent la même conception du rapport partenarial avec le patient », expose le Pr Grimaldi. Le diabétologue hospitalier souligne que ce parcours de santé ne doit pas être « une chaîne de production découpée en séquences successives coordonnées par un gestionnaire ».
Déléguer la gestion administrative
Parmi les modèles actuels d’organisation, celui des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) est, du moins selon ses avocats, très bien adapté à l’optimisation du parcours de santé des patients chroniques.
Ces structures « permettent aux patients vivant en milieu rural d’accéder à des professionnels généralement installés en zone urbaine : diététiciens, psychologues, orthoptistes, ergothérapeutes », explique le Dr Michel Serin, généraliste et vice-président de la Fédération française des maisons et pôles de Santé (FFMPS). Ce type de schéma peut se décliner « hors les murs » dans les pôles de santé, comme en Mayenne.
Autre avantage : les MSP font émerger de nouveaux métiers (comme les coordinateurs administratifs) qui permettent au praticien de gagner du temps médical précieux. Il existe aussi des spécialistes de l’information médicale et des nouvelles technologies ou encore des médiateurs en santé, indispensables dans certains territoires.
Approche transversale
Face au défi de la prise en charge des patients chroniques, les centres de santé défendent eux aussi leurs atouts (exercice collégial, projet commun au bénéfice de populations fragiles, tiers payant...). Pour le Dr Richard Lopez, président de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), ce travail en équipe se traduit dans l’organisation même des soins par « une prise en charge transversale de pathologies que l’on rencontre dans des quartiers plutôt défavorisés ». Un fonctionnement intégré et global qui vise à éviter les ruptures de prise en charge. Les vacations d’hospitaliers au sein des centres de santé permettent dans certains cas de développer une expertise forte pour le suivi de pathologies comme le VIH.
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