La vaccination en entreprise, commencée officiellement jeudi 25 février sur la base du volontariat pour les salariés âgés de 50 à 64 ans atteints de comorbidités (maladies cardiovasculaires, diabète, obésité, cancers…), avec le vaccin AstraZeneca, débute lentement.
Les médecins du travail, prévenus le 16 février du protocole à suivre, doivent informer les salariés dont ils s'occupent, sans cibler les personnes concernées – y compris ceux placés en activité partielle ou en télétravail – et recueillir le consentement préalable des personnes qui souhaitent se faire vacciner. La vaccination est soumise au secret médical et à la confidentialité vis-à-vis de l'employeur.
Logistique
« 300 médecins du travail autonomes (internes à l'entreprise) ou des services de santé au travail interentreprises, sur un peu plus de 4 000 au total en France, ont demandé à vacciner [cette semaine] et réservé les vaccins auprès des pharmacies d'officine », a précisé vendredi à l'AFP le secrétariat d'État chargé de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski.
Selon lui, ce démarrage au ralenti s'explique par « la phase de mise en place du dispositif ». « Les médecins doivent informer, organiser les rendez-vous et effectuer leur commande auprès des pharmacies, et ne disposent des doses que la semaine d'après », relativise le secrétariat d'État. Il se défend de tout « problème d'approvisionnement dans le cadre du protocole », tout en concédant un contexte général de nombre « limité » de doses disponibles.
Cible restreinte
Médecin du travail au sein d'une association qui regroupe plusieurs services de santé au travail dans les Hauts-de-Seine, le Dr Anne-Michèle Chartier, présidente du Syndicat des médecins et professionnels de santé au travail de la CFE-CGC, confirme des débuts « un peu lents » avec « une dizaine de salariés ayant appelé pour se faire vacciner » sur un total de 26 000 travailleurs suivis.
« Il y a donc une problématique de perte de vaccins, même si la DGS a précisé que les doses restantes pouvaient être utilisées pour des personnes sans comorbidité, par exemple, explique-t-elle. La cible est pour l'instant assez restreinte, et de nombreux salariés du département sont dans le secteur des services du numérique, en 100 % télétravail. » Le Dr Chartier espère « un effet boule de neige » sur les semaines suivantes.
Quelle que soit la demande, le médecin du travail ne peut pas commander de doses en fonction de ses besoins réels. Les médecins ont reçu un seul flacon de dix doses lors de la première livraison (semaine du 22 février) et « deux ou trois flacons maximum » pour cette deuxième semaine, précise le protocole du ministère du Travail.
Cette semaine, le géant pharmaceutique AstraZeneca a reconnu des nouvelles difficultés de production en Europe, et a indiqué qu'il devrait avoir recours à des sites étrangers pour tenir ses promesses de livraison au deuxième semestre.
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