Harcelés par la crise économique malgré les indicateurs encourageants qui parlent de début de reprise, de plus en plus d'Italiens sont obligés de s’endetter pour payer leurs dépenses de santé. Selon un rapport rédigé à quatre mains par l’institut de recherches économiques et sociales Censis et l’assureur Rbm Assicurazione Salute, plus de 7,7 millions de ménages transalpins ont dû souscrire un ou plusieurs prêts en 2017 pour se soigner.
Toujours selon ce rapport, 2,8 millions de ménages ont soit vendu leur appartement, soit débloqué leurs crédits épargne toujours pour payer leurs frais de santé. 47 % des d'entre eux déclarent devoir réduire d'autres dépenses pour pouvoir se soigner.
Le secteur privé, un recours
Une situation inquiétante pour les rapporteurs de cette étude qui soulignent en rebond les graves carences du secteur public de santé poussant les Italiens à se tourner vers le privé, au risque de s’appauvrir davantage. « Si nous n’arrivons pas à créer un système d’assurance santé solide, le coût des dépenses de santé à charge de chaque consommateur sera de plus de 1 000 euros d’ici à 2025 » estime Marco Vecchietti, administrateur délégué de Rbm Assicurazione Salute.
Autre constat édifiant : sur la période 2014-2016, les dépenses de consommation courante des familles ouvrières se sont stabilisées tandis que celles liées à la santé ont bondi de 6,4 %. Nombre de familles doivent sacrifier leur treizième mois sur l’autel de la santé.
Protectionnisme régional
Selon un sondage effectué par l’institut Censis, 55 % des Italiens estiment que le système de santé de leur pays fait partie des plus grandes inégalités sociales. « La santé fait partie des biens sociaux fondamentaux mais durant toutes ces dernières années, la classe politique n’a rien fait pour améliorer la situation. Les dépenses de santé payées directement par les consommateurs sont la plus grande forme d’inégalité devant la santé », estime Marco Vecchietti.
Dans ce contexte, la colère des Italiens envers leur système de santé alimente une autre forme de populisme : la xénophobie régionale. Toujours selon l’étude Censis, 13 millions d’Italiens sont favorables à la fermeture médicale des régions. Cela voudrait dire instaurer une forme de protectionnisme pour que chaque habitant se fasse soigner dans sa région de résidence. Du petit lait pour la Ligue, partisane des frontières régionales entre le nord et le sud.
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