Traditionnellement, la campagne pour l’élection présidentielle fait filer la métaphore sportive. C’est une course, avec ses étapes, ses virages, ses accélérations. Et même un marathon. Et elle s’achève en un sprint final.
Le millésime 2017 a encore aggravé la pression par la longueur de l’épreuve, avec l’instauration des primaires, qui ont introduit un cycle supplémentaire de meetings, de labourage des départements, villes et campagnes, d’interviews et de bains de foules. Après des mois de rythme trépidant, sous haute pression, tous les candidats, les petits et les grands, sont censés garder leur forme intacte et présenter l’image rassurante des winners inépuisables, parés à enchaîner sur cinq années aux commandes du pouvoir suprême. Des surhommes, et des sur-femmes ?
Pour « le Quotidien », ils dévoilent les recettes qu’ils appliquent pour résister au stress et à l’épuisement. Elles s’inscrivent dans trois rubriques, la diététique, le sport et le sommeil. Dans la première, aucun d’entre eux n’emploie le terme régime. « Je ne suis pas de régime alimentaire particulier, déclare Marine Le Pen, mais je fais naturellement attention. » « Je ne suis pas de régime particulier et je n’ai pas d’interdit diététique, mais je fais attention à la prise de poids », explique aussi Nathalie Arthaud. « Je veille à une alimentation équilibrée, j’évite tout grignotage entre les repas », déclare François Asselineau, tout comme Emmanuel Macron qui, lui aussi, « veille à avoir une alimentation équilibrée ». « J’essaye de manger bio à la maison, même si c’est plus cher, c’est préférable », estime Philippe Poutou. Et l’alcool ? « Je bois moins d’un verre d’alcool par jour », assure Jacques Cheminade. « Très peu de vin et jamais en dehors des repas », indique aussi Nicolas Dupont-Aignan, qui évite « systématiquement » les jus d’orange et trinque toujours à l’eau minérale.
Les temps légendaires d’un Jacques Chirac s’attablant devant ses têtes de veau sauce gribiche arrosées de Corona semblent donc bien révolus, Nicolas Sarkozy avait dès 2007 donné le signal des campagnes à 0° d’alcoolémie.
Jogging, natation, vélo, pompes
Les candidats 2017 se revendiquent tous (sauf trois) des sportifs réguliers, c’est l’autre pilier de leur hygiène de campagne. « Les courses que je parviens surtout à préserver sont les courses avec le temps », nous confie Emmanuel Macron, qui assure « sauver des moments indispensables pour faire de l’exercice physique », sans préciser lequel. « J’ai toujours été sportif, rappelle François Fillon, donc je suis attentif à ma forme, y compris en dehors des périodes électorales. Je suis un coureur de fond, je fais du jogging et du vélo autant que je peux. » « Le sport, c’est important, renchérit Nicolas Dupont-Aignan, dès le réveil, je fais 30 pompes, je vais deux fois par semaine à la piscine, où je nage 5 000 mètres, et mon compteur Apple totalise chaque jour entre 6 000 et 7 000 pas ». « Je fais du vélo quand je suis dans ma région, autour de Bordeaux, j’évite de prendre l’ascenseur », dit Philippe Poutou qui a arrêté de fumer il y a sept ans et de pratiquer son sport favori, le foot, faute de temps libre. Nathalie Arthaud pratique la natation et la course à pied. Elle est inscrite à un club zumba (danse-fitness). Jacques Cheminade fait « un maximum de marche à pied et de promenades de santé, « je crois, ajoute-t-il, que des sports trop violents peuvent être des éléments de dispersion et même des dangers quand ils s’ajoutent au sport de la campagne elle-même. »
« Je pratique régulièrement la natation », déclare sans se mouiller François Asselineau.
Trois candidats ne font état d’aucune pratique sportive : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Ce dernier s’en explique : « Malheureusement, mon emploi du temps ne me permet pas de pratiquer une activité physique régulière, ce qui m’obligerait à réduire la durée de mon sommeil, déjà insuffisance. » Courir ou dormir, il faut choisir.
4, 8 ou 9 heures de sommeil pour récupérer.
Cette question du sommeil ouvre le troisième chapitre de notre dossier, celui de la récupération. Certains jouissent d’un rythme nycthéméral qui les avantage, tel Emmanuel Macron qui se contente de nuits de quatre heures, tout comme François Asselineau : « Quatre heures de sommeil me suffisent pour récupérer », se félicite-t-il. À l’opposé, Nathalie Arthaud a besoin de ses huit heures de sommeil. Nicolas Dupont-Aignan trouve son compte avec sept heures, mais Marine Le Pen, grosse dormeuse, fait des nuits de neuf heures et elle nous confie que le soir, quand les débats télévisés ne se terminent pas à 0 h 40, elle est le plus souvent possible au lit dès 21 heures.
À l’instar de Jacques Chirac qui était connu pour ses microsiestes tout au long de ses journées en campagne, Benoît Hamon est un siesteur déclaré : « Dès que je le peux, lors de déplacements en voiture ou en train, je prends régulièrement quelques minutes pour dormir et récupérer ». Ces temps de sommeil volés entre deux réunions conduisent les candidats à privilégier les déplacements en voiture plutôt qu’en train. L’image d’un corps affalé et dodelinant du chef, comme celles, en son temps, de Raymond Barre sur son banc à l’Assemblée, est à éviter. La forme passe aussi par les formes.
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