L’ARS de Nouvelle Aquitaine a annoncé le décès d’une femme de 32 ans, au CHU de Poitiers, le 10 février. « La rougeole a entraîné des complications graves chez cette patiente. Elle a été accueillie au CHU le 1er février, puis a été orientée compte tenu de son état de santé en service de réanimation le 2 février. Elle n’était pas vaccinée contre cette maladie », indique l’ARS dans un communiqué. Le CHU de Poitiers ajoute que le décès est survenu « suite à des complications de la rougeole dans un contexte de comorbidités sévères et complexes ».
54 agents vaccinés au CHU après le début de l’épidémie
Le CHU indique par ailleurs avoir « accueilli 22 personnes contaminées par la rougeole dont 10 enfants et 4 membres du personnel. Aucun de ces patients n’est hospitalisé à ce jour. » L’hôpital précise les mesures mises en place dans l’établissement, indiquant que « sur la totalité des personnes prises en charge, 5 ont pu contracter la maladie au contact d’un autre patient au CHU de Poitiers lors de l’apparition des premiers cas. Dès le début de l’épidémie, l’établissement a décidé d’imposer le port d’un masque pour toute personne se présentant aux services d’urgences adultes et pédiatriques. Cette mesure a été étendue aux services dont les patients présentent une fragilité particulière ».
S’agissant du personnel salarié de l’établissement, « les mesures de protection seront maintenues jusqu’à ce que le statut vaccinal des agents soit confirmé. À ce jour, 54 agents ont dû être vaccinés », relève l'hôpital.
Pour « éviter au maximum la propagation du virus », l'ARS a de son côté annoncé un certain nombre de mesures dès le diagnostic de cas dans les centres hospitaliers : filière dédiée à la prise en charge des cas, précautions sanitaires strictes pour éviter de multiplier les contacts. Une recherche des cas contacts a été menée autour de chaque patient atteint au sein de l’établissement. Cette investigation est également réalisée, par les équipes de l’ARS et de la Cire (Santé publique France), auprès des personnes atteintes de rougeole et non hospitalisées. »
Les mesures de prévention rappelées par l’ARS
L’ARS rappelle que pour se protéger et protéger les autres, la priorité est la vaccination, précisant qu'en « période d'épidémie, il est préférable de vacciner sans réaliser de sérologie, quel que soit l'âge ». En cas d’exposition avec un cas de rougeole chez un individu non immunisé, « une vaccination dans les 72 heures peut stopper la maladie ».
Pour les professionnels de santé, l’ARS rappelle que la rougeole est une maladie à déclaration obligatoire.« Pour déclarer un cas ou même une suspicion, téléchargez le formulaire Cerfa (sur leur site, N.D.L.R.) et renvoyez-le par courriel à ars33-alerte@ars.sante.fr, ou appelez au 0.809 .400.004. L’ARS insiste pour que les professionnels de santé adressent leur « déclaration au plus vite, même pour une suspicion de rougeole et sans attendre les résultats biologiques ».
Vaccination des professionnels de santé
La Direction générale de la santé insiste, pour sa part, sur la vaccination des professionnels de santé : « En milieu de soins, les professionnels de santé dont les antécédents de vaccination ou de rougeole sont incertains sont invités à jour leur vaccination pour éviter la propagation de cette maladie et protéger les patients les plus fragiles. »
En France, entre le 1er novembre 2017 et le 30 janvier 2018, 283 cas de rougeole ont été recensés. Les départements de la Gironde et de la Vienne sont, depuis novembre 2017 les plus touchés. Entre le 1er novembre 2017 et le 6 février 2018, 213 cas sont confirmés en Nouvelle Aquitaine et 57 hospitalisations ont été nécessaires (plus d'1 cas sur 4). Près de 90 % des cas n'étaient pas ou mal vaccinés. L’ARS ajoute qu'en Nouvelle Aquitaine, la couverture vaccinale ROR 2 doses chez les enfants de 2 ans en 2015 est inférieure à 80 % dans la majorité des départements.
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