« État de veille permanent » : Emmanuel Macron a pris congé de ses ministres mercredi, à l'issue du dernier conseil des ministres de l'été en décrétant une « mobilisation absolue du gouvernement » sur la crise sanitaire.
À la veille de vacances gouvernementales qui risquent d'être studieuses pour les ministres du fait du Covid-19, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal a interprété ainsi la parole présidentielle : « La crise sanitaire ne s'éloigne pas, il y a une mobilisation absolue du gouvernement dans les jours et les semaines à venir pour évidemment continuer à surveiller et à prendre les mesures nécessaires face à cette crise », a-t-il averti. Ajoutant qu’il pourra y avoir un ou plusieurs conseils de défense pendant cette trêve, « en fonction de l'évolution de l'épidémie ».
La France proche du seuil de vigilance
De fait, le bulletin de santé de l'Hexagone nécessite sa mise en observation. Vu par Gabriel Attal, cela donne ce diagnostic : « Nous sommes proches du seuil de vigilance au niveau national avec un R0 à 1,3 alors qu'il était à 1 il y a quelques semaines, et un taux de positivité des tests qui est aujourd'hui de 1,4 % alors qu'il était à 1 % il y a quelques semaines, 14 nouveaux clusters qui ont été identifiés hier, ce qui porte à 142 le nombre de clusters au niveau national. »
Face aux embouteillages pour se faire tester dans certaines régions, notamment en Ile-de-France, le gouvernement envisage entre autres de réquisitionner les laboratoires d'analyses qui ne « jouent pas le jeu ». Au niveau gouvernemental, « chacun sera en veille permanente sur les sujets dont il a la responsabilité, chacun sera joignable, sera mobilisable pour revenir à Paris si nécessaire », a ajouté le jeune porte-parole.
Pas de deuxième vague, selon le ministre de la Santé
Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre de la Santé avait lui aussi, sur LCI, dressé un constat mitigé. Selon Olivier Véran, la France « n’est pas dans une deuxième vague du coronavirus », mais « il ne faut pas lâcher » les efforts si on veut l'éviter. « On est dans la poursuite d’une épidémie à plus ou moins bas bruit selon les pays et les villes concernées », a expliqué le ministre. Observant que, « des clusters émergent, on a quelques signaux d’alerte en provenance de certains hôpitaux avec une tendance à l'augmentation du nombre d'admissions », et « une augmentation de la proportion de tests positifs », y compris chez les jeunes.
Mardi, la Direction générale de la Santé (DGS) indiquait que l'épidémie de Covid-19 avait fait 14 nouveaux morts en 24 heures dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux en France. Mais que le nombre de patients en réanimation continuait de baisser.
Véran : « il nous faut un vaccin ! »
À l'attention de ses compatriotes, Olivier Véran se montre pédagogue. Réagissant à l'explosion de cas à Quiberon (Morbihan), il a souligné que « s’il est nécessaire de prendre d’autres mesures, on les prendra ». « Nous ne voulons pas arriver à un reconfinement », a insisté le ministre, appelant tout le monde à la prudence et à la responsabilité : « Il y a des gens qui ne respectent pas les règles. C’est quand on se sent invulnérable qu’on prend le plus de risques. »
Mais déjà, le neurologue pense à l'étape d'après : « On pensait avoir fini et le virus revient. Il nous faut un vaccin », a résumé le ministre. Et en attendant, « le travail qui a été fait par les Français qui a permis de sauver tant de vies, doit se poursuivre cet été, même quand on en a marre, même quand on est avec ses amis, sa famille » a martelé le ministre, rappelant qu'il faut porter le masque, « réduire les contacts sociaux, augmenter les distances avec les gens, se laver les mains ».
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