Comme nous l’annoncions dans notre édition de ce jeudi, Marisol Touraine a décidé de ne pas inaugurer l’université d’été de la CSMF qui s’ouvre ce vendredi 11 septembre sur la presqu’île de Giens (Var). Le rendez-vous réunira pendant trois jours 150 cadres du premier syndicat de médecins libéraux.
Selon son cabinet, la ministre de la Santé a décliné l’invitation de l’ensemble des organisations syndicales qui l’ont sollicitée, voulant officiellement signifier sa neutralité avant le scrutin aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) dont la date limite de vote est programmée le 12 octobre chez les médecins.
Absence rarissime
Mais la CSMF déplore cette décision et observe que depuis la création de son université d’été il y a vingt ans, les ministres de la Santé en exercice ont, à quelques très rares exceptions, toujours fait le déplacement.
« L’absence d’un ministre de la Santé à ce rendez-vous est assez exceptionnelle, confie ce jeudi le Dr Michel Chassang, ancien président de la CSMF, joint par " le Quotidien ". C’est arrivé une fois à la fin des années 90 quand le syndicat s’opposait au plan Juppé. »
Le syndicat veut croire que la ministre de la Santé a appréhendé ce rendez-vous avec les médecins au moment où ces derniers s’opposent farouchement à son projet de loi – qui sera examiné à partir de lundi 14 septembre au Sénat.
« On savait la ministre sourde aux revendications des médecins ; on n’imaginait pas qu’elle craignait même de les rencontrer », ironise la Confédération présidée par le Dr Jean-Paul Ortiz.
La CSMF suggère que ses récents mots d’ordre contre la réforme de Marisol Touraine pourraient expliquer cette « politique de la chaise vide ». Le syndicat a récemment lancé un appel à la « désobéissance civile », en invitant les médecins libéraux à ne pas appliquer les étapes de généralisation obligatoire du tiers payant, et a boycotté la Conférence nationale de santé initiée par le Premier ministre.
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