SELON UN SONDAGE CSA, publié mardi par « Nice-Matin », 46 % des personnes interrogées expriment leur dégoût face aux récents épisodes rocambolesques de la vie politique : écoutes de M. Sarkozy et de son avocat, étranges explications de Christiane Taubira sur ce qu’elle savait ou ne savait pas à ce sujet, affaire Copé, affaire Buisson. Seulement 2 % « gardent confiance ». Marine Le Pen est la seule à tirer son épingle du jeu, tandis que la majorité et l’opposition sont jugées négativement par 71 % de l’électorat. À trois jours du vote, il n’y a donc aucune certitude sur la pression de la droite, l’importance du recul de la gauche, le score (sans doute élevé) du Front national. Même des villes comme Paris et Marseille ne sont pas certaines de rester à gauche, pour la première, à droite pour la seconde.
La sécession de la Crimée, le pic de pollution dans les grandes villes, le vif débat entre les écologistes et le gouvernement ont peut-être distrait l’électorat mais ne l’ont guère rassuré sur la solidité des politiques engagées par le pouvoir. Le gouvernement a réussi à faire des écoutes de Nicolas Sarkozy l’arme nouvelle de l’opposition ; laquelle relance la « théorie du complot » en tentant de démontrer que, si la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a eu tellement de mal à expliquer ce qu’elle savait ou non de la nouvelle enquête sur M. Sarkozy, c’est parce que le pouvoir était peut-être à la manœuvre. La dernière version du raisonnement de la garde des sceaux repose sur une erreur de transmission commise par sa directrice de cabinet qui aurait omis de lui remettre la note du 26 février que le parquet lui a envoyée. Mais, attendez : une faute caractérisée ne méritant aucune sanction et Mme Taubira, en voyage au Canada, a renouvelé sa confiance à l’ensemble de son personnel. Tout cela est cousu de fil blanc.
Visibilité nulle.
Lui-même compromis dans l’affaire Bygmalion, Jean-François se débat dans tous les sens, dénonce les diverses violations du secret de l’instruction et révèle la « collusion » entre François Hollande et deux journalistes du « Monde » qu’il a reçus récemment au sujet du livre qu’ils préparent sur son quinquennat. Ce ne serait qu’un hasard si ces deux journalistes sont aussi ceux qui publient toutes les informations sur les poursuites dont Nicolas Sarkozy fait l’objet. On ne peut pas ignorer la somme d’accusations portées contre l’ancien président de la République. Elles modifient la trajectoire censée le conduire à une nouvelle candidature à la magistrature suprême. Mais on ne peut pas non plus refouler la suspicion nourrie par un triangle pouvoir-justice-presse qui, depuis quelques semaines, a aboli le secret de l’instruction, le secret professionnel des avocats et la présomption d’innocence.
Même dans la gestion quotidienne des dossiers, des pesanteurs apparaissent qui sèment le trouble. Qu’est-ce, en effet, que cette décision de circulation alternée, prise sous la pression apparemment irrésistible de Cécile Duflot et qui, appliquée lundi dernier à 5h30, a été levée le même jour à minuit ? Qu’est-ce que ce pacte de responsabilité perdu dans les limbes qui entraîne une baisse de 30 % du trafic aérien (et, surtout, quel rapport?) ? Que se passe-t-il sur le front des déficits et de la dette quand la commission de Bruxelles attend de nous un effort sans précédent de réduction de la dépense publique ? Les électeurs vont voter dimanche avec une visibilité à peu près nulle de l’action du gouvernement. Ils ne seront pas motivés par des mesures qui les enthousiasment ou qui les rebutent. Ils n’ont pas d’autre choix que de se raccrocher à leurs principes. Les républicains sincères ne voteront jamais pour le Front national, ni pour d’autres extrêmes. Le PS et l’UMP sont coupables de ne pas leur offrir une vision claire et honnête de leur projet.
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