Conseil national de l’alimentation

Une instance au service du « mieux-manger »

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Publié le 14/06/2018
CNA

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Crédit photo : PHANIE

Outil d'aide à la décision publique indépendant et interministériel créé en 1985, le Conseil national de l'alimentation (CNA) a participé aux débats des états généraux de l'alimentation sur les attentes sociétales en matière d'alimentation saine et durable. Cette instance originale n'a pas d'équivalent en Europe. Elle comporte 55 membres répartis en 8 collèges représentant les principaux acteurs de la filière alimentaire : associations de consommateurs, syndicats de salariés, producteurs agricoles, transformateurs et artisans, distributeurs, restaurateurs, société civile, ainsi que des personnalités qualifiées.

Le CNA a pour rôle principal d'organiser des concertations et des débats venant enrichir la décision publique. Il produit des avis dont les recommandations intègrent les réalités du monde professionnel et les attentes des consommateurs. « Dans le cadre des états généraux, le CNA s'est notamment mobilisé pour fournir une définition consensuelle d'une “alimentation favorable à la santé” (lire l'encadré). L'ensemble des acteurs concernés par l'alimentation, dont les citoyens, doivent se mettre d'accord sur leurs attentes concernant cet enjeu », souligne Karine Boquet, secrétaire interministérielle du CNA.

À l'issue des états généraux, le ministre de l'Agriculture a défini le CNA comme étant le « parlement de l'alimentation ». « Cela signifie que nous allons participer de façon plus importante à la décision publique en matière d'alimentation. Ce parlement reste, néanmoins, à construire. Pour cela, nous allons être rattachés à un quatrième ministère, celui de la Transition écologique et solidaire. Mais nous allons aussi développer le débat public en allant interroger les citoyens individuellement, et non plus seulement leurs représentants. Par ailleurs, notre composition va s'ouvrir à de nouvelles associations, dont le Collectif national des associations d'obèses, qui participe déjà aux travaux », se réjouit Karine Boquet (lire aussi page 20).

Tous acteurs, tous responsables

Les états généraux ont donné lieu à un projet de loi, actuellement en lecture à l'Assemblée nationale (lire page 15), ainsi qu'à une feuille de route en cours de mise en œuvre par le gouvernement. Les travaux du CNA viendront l'alimenter, par le biais de recommandations pour une alimentation plus favorable à la santé. « Au sein du CNA, chaque membre a sa propre voix, nous sommes dans la co-construction de solutions partagées. Le consensus n'est pas toujours possible. Lorsqu'il y a des dissensus sur certains points, nous les faisons apparaître dans nos avis », précise Karine Boquet.

Pour établir ses recommandations en vue d'une alimentation favorable à la santé, le CNA a questionné l'ensemble de la chaîne alimentaire au sujet du « mieux-produire », du « mieux-transformer », du « mieux-distribuer » et du « mieux-consommer ». Chaque acteur (citoyen, agriculteur, producteur, distributeur…) a un cheminement à produire, une responsabilité. « Les citoyens, par exemple, doivent réfléchir aux moyens d'accès à l'alimentation et à l'information : l'éducation à l'alimentation ne doit pas uniquement s'effectuer à l'école, mais tout au long de la vie, affirme Karine Boquet. Nos travaux s'intéressent aux moyens d'accéder plus facilement à une information fiable : étiquetage, bases de données sur Internet, associations de consommateurs, restauration collective… »

En septembre 2018, le CNA organisera une séance plénière au ministère de la Santé pour transmettre son avis portant sur l'alimentation favorable à la santé à la ministre.

exergue : le CNA s'est mobilisé pour fournir une définition consensuelle d'une “alimentation favorable à la santé”

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition