Dans une déclaration commune, les Académies nationales de médecine et de pharmacie « s'élèvent avec force » contre des propos des Prs Luc Montagnier et Henri Joyeux après leur conférence de presse du 7 novembre mettant en cause l'extension de l'obligation vaccinale.
« Les propos qu'ils ont tenus, qui ne manqueront pas d'introduire le trouble chez les parents de jeunes enfants, ne sont pas fondés et doivent être démentis », estiment les deux Académies.
Aucune base scientifique
Les deux institutions s'élèvent donc « avec force » contre ces propos « qui ne reposent sur aucune base scientifique ». Elles rappellent qu'elles « se sont engagées depuis de nombreuses années en faveur des vaccinations, pratiques contestées par certains courants d’opinion, mais dont l’efficacité et la sécurité ont été scientifiquement établies ». L'extension de l'obligation vaccinale, soulignent-ils encore, est « une décision nécessaire et courageuse » des pouvoirs publics pour renforcer la couverture vaccinale en France.
Le communiqué commun arrive après une série de réactions d'abord du Pr Marc Gentilini, choqué par les propos du Pr Montagnier et qui confiait au « Quotidien » : « Qu'un Prix Nobel de médecine, pasteurien de surcroît, tienne des propos volontairement ambigus et alarmistes sur la vaccination, sujet qui sort de son domaine, est inacceptable. C'est une dérive pathétique. »
Multiples controverses
Le Pr Gentilini, qui appelait même à un rappel à l'ordre de l'Académie, était rejoint par 27 autres académiciens. Dans une tribune publiée sur le site du « Quotidien », ils fustigeaient : « Le Nobel ne saurait servir d'alibi pour diffuser impunément des messages portant atteinte à la santé », rappelant l'implication du Pr Montagnier dans plusieurs controverses comme l'extrait de papaye fermenté pour soigner la maladie de Parkinson du pape Jean-Paul II ou le test diagnostique de la maladie de Lyme censé agir via des ondes électromagnétiques.
Le prix Nobel de médecine 2008, décerné pour sa découverte du VIH, qui « aurait dû rehausser le prestige de l'Académie de médecine où il a été élu en 1989 » a déjà été désavoué par l'Académie en 2002 pour son discours anti-vaccin, soulignent les académiciens.
Le Pr Joyeux, qui lors de la conférence de presse a dénoncé une « dictature vaccinale », a, lui, déjà subi un rappel à l'Ordre des médecins du Languedoc-Roussillon qui a prononcé sa radiation en première instance en 2016. Le Pr Joyeux ayant fait appel, la radiation est pour l'heure, suspendue.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes