Un anticorps monoclonal fait ses preuves sur les ebolavirus A partir du sang d’un survivant de la dernière épidémie de fièvre Ebola, des chercheurs nord-américains ont isolé deux anticorps monoclonaux capables d’agir sur plusieurs ebolavirus à la fois.
Leurs résultats, menés in vivo et sur des modèles animaux, sont parus dans « Cell ». Entre 2013 et 2016, le virus Ebola (l’une des cinq familles appartenant au genre ebolavirus), anciennement appelé virus Zaïre, a fait 11 000 morts et infectés plus de 29 000 personnes. Aucun vaccin ni traitement n’existent. Or, les épidémies d’ebolavirus se répètent régulièrement, depuis la première en 1976. Et avant 2013, 40 % d’entre elles ont été causées non par le virus Ebola mais par deux autres virus appartenant au même genre : le virus Bundibugyo et le virus Soudan.
Des anticorps monoclonaux à l’activité pan-ebolavirus
Les anticorps monoclonaux forment l’un des traitements prometteurs des patients atteints. Ainsi ZMapp, le candidat médicament le plus avancé à l’heure actuelle, est un cocktail de trois anticorps monoclonaux humains et murins, qui a montré son efficacité en étude de phase II. Mais il est spécifique du virus Ebola, et ne fonctionne pas pour les quatre autres ebolavirus (dont Bundibugyo et Soudan). Or, il est impossible de savoir lequel des ebolavirus va provoquer la prochaine épidémie…
À partir des 349 anticorps monoclonaux précédemment isolés dans le sang d’un survivant de l’épidémie, les chercheurs ont observé que deux d’entre eux, ADI-15878 et ADI-15742, neutralisaient l’infection par les cinq ebolavirus connus dans des cultures tissulaires. Ils ont aussi montré que ces deux anticorps étaient capables de protéger les animaux (des souris et des furets) qui avaient été exposés à une dose létale de l’un des trois principaux ebolavirus (Ebola, Soudan et Bundibugyo).
Bloquer le virus dans le lysosome
Ces deux anticorps monoclonaux interfèrent avec une étape-clé du processus par lequel le virus infecte les cellules et s’y multiplie. Ils se lient à un épitope spécifique des glycoprotéines présentes à la surface du virus quand celui-ci se trouve dans le sang. Le virus demeure capable de se lier avec une cellule et d’entrer dans le lysosome de celle-ci mais les anticorps monoclonaux l’empêchent de sortir du lysosome pour aller dans le cytoplasme de la cellule-hôte, et s’y multiplier.
De fait, l’infection est alors bloquée. Or, contrairement à ZMapp qui ne reconnaît les glycoprotéines que du seul virus Ebola, ces deux nouveaux anticorps monoclonaux reconnaissent les glycoprotéines des différents ebolavirus.
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