L’INSPECTION GÉNÉRALE des affaires sociales (IGAS) rendra dans les prochaines semaines un rapport décisif pour l’avenir du développement professionnel continu (DPC). La ministre de la Santé a déclaré au « Quotidien » qu’elle n’hésiterait pas, au besoin, à remettre à plat le dispositif d’amélioration des pratiques, aujourd’hui décrié par plusieurs syndicats et associations de formation en médecine générale.
Le DPC il est vrai a connu une entrée en matière difficile. Les communiqués critiques ont succédé aux coups de gueule pour dénoncer le blocage des indemnisations, la gouvernance incertaine ou le manque de garantie scientifique des programmes.
Attaques et riposte.
Mais à l’heure du bilan, le discret organisme gestionnaire du DPC (OGDPC) sort de sa réserve pour défendre des chiffres jugés « très satisfaisants » (encadré). « Ces attaques sont mensongères, je préfère ne pas y répondre », déclare Monique Weber, directrice de l’OGDPC.
Il n’y a jamais eu de blocage des indemnisations, assure l’organisme gestionnaire, même si la procédure administrative peut prendre des mois. Seuls deux cas de figure peuvent paralyser l’indemnisation. Le plus fréquent concerne l’absence de coordonnées bancaires – 23 % des praticiens n’ont pas fourni de RIB contre 10 % pour les autres professions. Autre possibilité : lorsque le médecin a dépassé son forfait annuel de 3 700 euros.
L’OGDPC assume également le choix de l’informatisation totale pour assurer le suivi du DPC. Les textes l’oblige à publier sur son site les organismes, les évaluations et les programmes. Une tâche impossible à réaliser de façon manuelle.
Avec le passage de la formation professionnelle conventionnelle (FPC) au DPC, certaines associations ont redouté une baisse d’activité. En réalité, l’obligation de formation a entraîné une adhésion forte de la profession puisque plus de 30 000 médecins libéraux auront suivi une action de développement professionnel continu d’ici à la fin de l’année (au-delà des objectifs initiaux). Les chiffres d’affaires des organismes sont, dans 95 % des cas, à la hausse ou stables. « Les médecins sont satisfaits du DPC, notamment les spécialistes, mais aussi les généralistes. Le dispositif n’est attaqué que par une petite minorité », riposte Monique Weber.
Un budget consommé.
Il n’empêche. Quinze des 17 généralistes membres de la commission scientifique indépendante (CSI, caution du contenu du DPC) ont décidé de boycotter cette instance. Malgré ce foyer de contestation, la CSI continue de se réunir et d’enregistrer les seuls organismes de formation des médecins spécialistes.
Malgré ces péripéties, le DPC avance. Environ 75,5 millions d’euros sur les 83,2 millions inscrits au budget en 2013 ont été utilisés (encadré). « Pour l’ensemble des professionnels, nous aurons consommé 94 % des dotations globales, se félicite Monique Weber. Une majorité de professions sont entrées dans le DPC et malgré les difficultés, je suis très satisfaite du résultat. Nous n’aurions pas pu imaginer en être là en mars dernier. »
Ainsi vogue le navire DPC, « bateau ivre » pour ses détracteurs, vaisseau amiral conquérant pour ses pilotes, qui poursuit sa route après une année un peu galère.
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