EN 2010, DANS LE MONDE, un nouveau-né sur 22 mourra avant son premier anniversaire et, parmi ceux qui le fêteront, un sur 43 décèdera avant d’avoir 5 ans. Chaque année, on compte ainsi 6,2 millions de décès dans la première année et 9,3 millions chez les moins de 5 ans. Des chiffres qui recouvrent de très grandes inégalités entre pays, qu’analyse Gilles Pison, de l’INED (Institut national d’études démographiques) dans un numéro de « Population & Sociétés » (463).
En Islande et au Japon, la mortalité infantile (le risque de mourir avant 1 an) se situe autour de 3 pour mille, en Afghanista, elle est de 152 pour mille. La France, elle, se situe au niveau très honorable de 4 pour mille, même si des progrès sont encore nécessaires, en réduisant la mortalité néonatale. Dans les pays les plus développés, la mortalité avant 5 ans n’est plus que de 0,5 %, voire inférieure ; dans beaucoup de pays du Sud, notamment en Afrique subsaharienne, elle est encore supérieure à 10 %. L’Afrique dans son ensemble concentre d’ailleurs la moitié des décès mondiaux d’enfants de moins de 5 ans.
La vaccination, les politiques de protection de la petite enfance et l’accès aux soins font toute la différence. On sait prévenir la mortalité infantile mais les moyens de le faire ne sont pas à disposition de tous. Pour l’auteur, s’il ne fait pas de doute que le développement économique entraînera à terme le recul de la mortalité des enfants, mais il est possible de la faire baisser dès maintenant en utilisant les vaccins disponibles (BCG et rougeole, en particulier). Et, dit-il, ce n’est pas une question de coût, car le prix des vaccins est souvent faible et pris en charge par des organisations internationales pour les pays les plus pauvres. « La raison, conclut-il, tient plutôt à un intérêt insuffisant pour la prévention et à une mauvaise organisation. »
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