Le PLFSS 2013 présenté aujourd’hui par le gouvernement

Début des grandes manœuvres

Publié le 01/10/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

LE MARATHON peut commencer. Le gouvernement dévoile ce midi les grandes lignes du PLFSS 2013, dans la foulée de la commission des comptes de la Sécurité sociale. Présenté en conseil des ministres le 10 octobre, ce budget sera ensuite examiné à l’Assemblée puis au Sénat. Les chiffres sont douloureux et commandent de nouveaux efforts de redressement. Le gouvernement entend réduire le déficit du régime général à 11 milliards d’euros l’an prochain et ramener la branche maladie sous la barre des 5 milliards d’euros. Les objectifs sont ambitieux ; la dernière estimation, en juillet, faisait état d’un « trou » prévisionnel de 14,7 milliards d’euros cette année pour le régime général (dont 6,7 pour la branche maladie).

La fixation d’un ONDAM général à 2,7%, équitablement réparti entre la ville et l’hôpital (+ 2,6 % pour chaque secteur, + 4 % pour le médico-social), signifie plus de deux milliards d’euros d’économies sur les seules dépenses maladie. « Dans le contexte actuel, c’est un ONDAM volontariste qui traduit la priorité accordée à la médecine de premier recours », assure au « Quotidien » le député PS Gérard Bapt, rapporteur du PLFSS.

Qui va payer ?

Comme chaque année, le médicament sera fortement mis à contribution avec des baisses de prix (princeps et génériques). L’application stricte du tiers payant contre génériques devrait rapporter plus de 400 millions d’euros. Les radiologues et biologistes redoutent de nouvelles décotes tarifaires.

Des expérimentations sur le parcours de santé, notamment des personnes âgées, sont programmées dans ce PLFSS. Cette « médecine de parcours », au cœur des préoccupations du gouvernement, constitue selon les experts un gisement d’économies de plusieurs milliards d’euros. Quelle forme prendra-t-elle ? Au congrès du SML, à Lille, Marisol Touraine s’est employée à rassurer ceux qui redoutent une médecine à l’anglaise, filiarisée et forfaitisée, articulée autour d’un « gatekeeper » et de l’hôpital. « Les médecins libéraux assurent un rôle pivot , qui doit être reconnu, renforcé et valorisé. Le périmètre de mon action ne se limite pas à l’hôpital public ! ». La ministre s’est montrée à l’écoute de la profession… Cela sera-t-il suffisant pour la rassurer ?

– Voir notre dossier « PLFSS : nouveau tour de vis pour les dépenses de santé »

 CYRILLE DUPUIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 9166