EN RÉALITÉ, le projet de primaires, piloté par Arnaud Montebourg est verrouillé de telle façon qu’il conserve à Martine Aubry toutes ses chances, que le test aura lieu assez tard (fin 2011) pour permettre à Dominique Strauss-Kahn de démissionner du Fonds monétaire international et d’entrer en lice, et qu’il permet à Ségolène Royal de garder son ambition. Le colonel Montebourg est à la manœuvre, mais les instructions viennent des généraux DSK, Aubry et Royal qui, de toute évidence, ont passé des accords pour ne pas se nuire mutuellement et souhaitent s’entendre à la dernière minute pour envoyer au front celui ou celle qui sera considéré(e), comme le (ou la) meilleur(e) d’entre eux. Dans ces conditions, que va-t-il se passer ? On décidera, c’est juré, d’investir le candidat le plus populaire. C’est-à-dire qu’on se reposera sur les sondages d’opinion. Ce n’est pas du tout le système des primaires américaines, qui testent les candidats sur le terrain et accumulent des voix de délégués aux conventions.
Sage Ségolène.
Le fait nouveau de ces longs préparatifs, c’est la soudaine sagesse de Ségolène Royal, qui a déclaré avec magnanimité qu’elle ne mettrait pas en danger les chances de son camp et qu’elle préférait s’abstenir que faire perdre la gauche. Remarquable prise de position à mettre à son crédit mais début, aussi, de suicide politique. Mme Aubry et M. Strauss-Kahn sauront le lui rappeler si, en cours de campagne, elle est saisie de nouveau par le démon de l’ambition. À moins de deux ans de l’échéance électorale, les chances de Ségolène Royal se sont beaucoup amenuisées. Elle ne cesse d’exciper de ses 17 millions d’électeurs en 2007, de son travail en Poitou-Charentes, de sa combativité. Mais ces fameux sondages qui décideront du choix définitif du candidat de la gauche ne lui laissent pas une chance pour le moment.
DEUX NOUVELLES CERTITUDES : AUBRY ET SARKOZY SERONT CANDIDATS
Martine Aubry n’ignore nullement que DSK est une sorte de candidat mixte, bon à la fois pour la gauche et pour la droite. C’est la Merkel française. Elle pousse ses avantages dans la discrétion, avec patience et minutie. Elle a pris en mains le parti, elle fait de son credo politique un ensemble de choix moraux, elle a acquis une forte présence. Quand c’est l’absence de DSK qui lui permet de surfer sur la crète de sa notoriété nationale et internationale. Il n’est pas certain que lorsqu’il sera sur le terrain et qu’il présentera ses idées, il prendra à M. Sarkozy des voix précieuses.
À mesure que le temps passe, les projets se précisent. On ne doute presque plus que la gauche fera son choix au sein du trio Aubry-DSK-Royal et que les autres candidatures, comme celles de François Hollande ou de Manuel Valls sont plus symboliques que réelles. On ne doute pas non plus que Nicolas Sarkozy se présentera à un second mandat, alors qu’il y a quelques semaines encore, il restait vague sur ses intentions. Le plus important, c’est que les consultations électorales de 2012 auront lieu dans un climat économique et social encore très dégradé, que l’inquiétude de l’opinion risque de la conduire à jeter sa gourme sur un candidat atypique mais populiste, que la prochaine majorité, avec un chômage élevé, des dettes indescriptibles, une croissance très faible, aura une tâche fort peu enviable. Beaucoup de précédents, en France et dans le monde, ont démontré qu’un homme ou une femme qui excelle dans la conquête du pouvoir, fait une campagne étincelante, s’impose au peuple comme une évidence n’est pas nécessairement le ou la plus apte à résoudre des problèmes susceptibles d’aggraver le risque de déclin français ou de déclin de l’Europe. La crise a d’ailleurs effacé le débat idéologique. Il n’est pas vrai qu’un programme dicté par la compassion soit le plus efficace pour soulager la forte fraction des Français atteints de plein fouet par le marasme économique. La croissance ne reviendra que si l’État réduit ses dépenses et si la France investit dans des projets industriels créateurs d’emplois.
› RICHARD LISCIA
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité