Les autorités britanniques ont déjà été confrontées à de grands rassemblements de masse, qu’ils soient musicaux ou sportifs. Toutefois, la tenue des Jeux olympiques représente « un enjeu inhabituel », estime John McConnell qui signe l’éditorial du Lancet maladies infectieuses. Même si la survenue d’une épidémie infectieuse reste faible, la prévention reste primordiale. Les experts plaident pour le développement de la recherche dans le domaine spécifique de la médecine de rassemblements de masse. Le but est de permettre un meilleur partage de l’expertise afin de gérer les risques et suivre les épidémies en temps réel. Les articles publiés dans « The Lancet » sont un plaidoyer en vue de la constitution d’une nouvelle spécialité de santé publique autour de grands événements internationaux.
C’est l’Arabie Saoudite qui a le plus d’expérience en matière de rassemblements de masse internationaux avec le pèlerinage de La Mecque. Les méthodes saoudiennes ont servi d’exemple aux Américains pour la préparation de la cérémonie d’investiture du président Barack Obama. Des progrès considérables ont été réalisés avec l’organisation d’un système de surveillance, la mise à jour régulière des recommandations vaccinales, la mise en place de contrôles pour assurer la sécurité alimentaire et de distribution de l’eau. D’autres mesures comme celle visant à réglementer la pratiques des barbiers ou la construction à l’aéroport Jeddah d’un terminal avec des centres de dépistage et de soins réservés aux pèlerins.
Nouvelles technologies
En 2009, année où le pèlerinage a coïncidé avec la pandémie de grippe A(H1N1), le gouvernement a mis en place un système de notification basé sur la téléphonie mobile, avec des enquêteurs de terrain équipés de smartphones et d’ordinateurs portables, déclarant en temps réel à un centre d’opérations d’urgence chaque cas de maladies infectieuses. De manière générale, les nouvelles technologies permettent de mieux anticiper les risques de propagation.
Le risque infectieux est un enjeu de ces grands rassemblements. La proximité d’un grand nombre de personnes augmente le risque de transmission et la survenue d’épidémies de grippe par exemple. Ibrahim Abubakar et col. l’exemple de la coupe du monde de Cricket de 2007 au cours desquels 100 000 spectateurs dont certains venus de l’Océan Indien où sévissait une épidémie de Chikungunya ont convergé dans les îles des Caraïbes (Antigua and Barbuda, Barbade, Grenade, Jamaïque, Saint Kitts et Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago). Des messages et des mesures de prévention du Chikungunya mais aussi d’autres maladies endémiques dans la région comme le paludisme, la dengue ou la fièvre jaune ont dû être prises avant, pendant mais aussi après l’événement, nécessitant une importante coopération régionale et internationale.
Toutefois, selon Robert Steffen (Zurich) et col., les mouvements de foules et les coups de chaleur sont beaucoup plus meurtriers que les maladies infectieuses lors des rassemblements de masse. Au cours de ces 30 dernières années, ruées et blessures par écrasement ont entraîné la mort de 7 000 personnes (14 000 accidentés). Le risque d’accidents cardiovasculaires est également important ; il est multiplié par 2 lors d’événements provoquant de fortes émotions comme lors de la coupe du monde de foot-ball en 2006 en Allemagne. Les auteurs soulignent le manque de données sur la meilleure façon de gérer ce type de risque.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation