Le 4e Plan national nutrition santé veut lutter contre l'obésité et la dénutrition

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Publié le 20/09/2019

Crédit photo : S. Toubon

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a dévoilé ce 20 septembre le 4e plan national nutrition santé (PNNS) 2019-2023 qui fait de la lutte contre le surpoids et l'obésité, et de la réduction des inégalités sociales de santé, des priorités. 

La prévalence du surpoids est en augmentation chez les enfants, jusqu'à atteindre près d'un adolescent sur cinq en 2017 (18 %, voire 20 % chez les filles) ; parmi eux, 5,4 % sont obèses a démontré une récente enquête de la DREES. La prévalence du surpoids chez les adultes reste stable, autour de 49 %, celle de l'obésité étant de 17 %. Et les inégalités sociales et territoriales sont criantes, puisque 4 fois plus d'enfants d'ouvriers que d'enfants de cadres sont obèses. 

Ce 4e PNNS se donne des objectifs chiffrés : diminuer de 15 % l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes, de 20 % le surpoids et l'obésité chez les jeunes, et réduire de 30 % la part de personnes âgées dénutries. Le PNNS vise aussi à diminuer de 20 % le nombre d'adultes passant plus de trois heures par jour devant un écran (hors travail), et à réduire la consommation du sel des Français à moins de 10 grammes par jour. 

Feuille de route obésité et plan Sport santé en octobre 

Les médecins sont invités à dépister le plus précocement possible les pathologies liées au déterminant nutrition, en portant une attention particulière aux plus défavorisés. Dans le détail, il faudra attendre début octobre pour que soit rendue publique la feuille de route obésité, qui doit structurer le parcours de soins et renforcer la régulation de la chirurgie bariatrique.  En octobre également, sera présentée la stratégie nationale sport santé (SNSS) 2019-2024 qui doit développer l'activité physique adaptée (APA), en particulier pour les personnes atteintes d'affection longue durée (ALD), voire, pour les malades chroniques hors ALD ou en réadaptation cardiaque. Pour rappel, la Haute autorité de santé a publié l'an passé un guide pour aider les médecins à prescrire de l'APA.  

Pour lutter contre la dénutrition, qui touche 2 millions de personnes (15 à 38 % des personnes vivant en institution, 50 à 60 % des hospitalisés), une semaine nationale de la dénutrition sera organisée chaque année, pour sensibiliser le grand public et les professionnels de santé. Pour les plus de 70 ans, le PNNS prévoit l'actualisation de la définition de la dénutrition par la HAS et la systématisation de la pesée à l'entrée et à la sortie d'une hospitalisation. 

Promouvoir le nutriscore

Plus largement, le 4e PNNS entend agir sur l'environnement pour aider les Français à mieux se nourrir et à pratiquer une activité physique. « Le PNNS est construit sur cette évidence : la nutrition est l'affaire de tous », a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn. 

Les industriels sont invités à reformuler leurs recettes pour augmenter les fibres et réduire les quantités de sucres, de gras, et de sel (notamment dans le pain), ainsi que les additifs (une démarche que certains distributeurs ont déjà commencé à suivre). Autres mesures incitatives : demander aux gestionnaires des distributeurs automatiques de proposer des aliments plus sains, et aux organisateurs d'évènements sportifs de bannir les échantillons ou snacks sucrés, gras, et salés. 

Le PNNS prévoit de développer encore davantage le nutri-score, notamment en restauration collective et pour les denrées alimentaires vendues en vrac et non préemballées (céréales, gâteaux, bonbons, pains, etc.) à partir de 2020. Selon l'observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali), les marques adhérant à la démarche du nutri-score représentent 25 % des volumes de vente des aliments transformés. Une part qui devrait « augmenter jusqu'à 30, 40 % » s'est félicité le Pr Serge Hercberg promoteur du nutri-score, après l'annonce des engagements de Nestlé ou de Carrefour. 

Agnès Buzyn a enfin promis d'intervenir au niveau de la commission européenne pour qu'elle adopte voire impose le nutri-score dans les États membres. 


Source : lequotidiendumedecin.fr