Certificat de sport : les nouvelles règles du jeu

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Publié le 20/09/2021
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Si le passage par la case médecin reste incontournable pour certaines disciplines et en cas de pathologies chroniques, le certificat de sport systématique n’est plus d’actualité pour les mineurs. À défaut, certains médecins plaident pour que le sujet soit abordé lors des consultations des 9, 12 et 15 ans.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Pour la plupart des enfants, la fameuse consultation pour certificat d’absence de contre-indication au sport n’aura pas lieu cette année. En mai, le gouvernement a en effet mis fin à l’obligation, pour les mineurs, de « produire un certificat médical pour l’obtention ou le renouvellement d’une licence dans une fédération sportive ou pour l’inscription à une compétition sportive organisée par une fédération ». Exit, donc, la visite chez le médecin tous les trois ans, remplacée par un questionnaire de santé à remplir par les tuteurs de l’enfant.

Les jeunes sportifs vont-ils pour autant déserter les cabinets médicaux ? Pas forcément puisque certaines disciplines – à l’instar de l’alpinisme, la plongée subaquatique, la spéléologie, le rugby, certains sports mécaniques ou de tir, ou encore les sports de combat pouvant mener à des K.-O. – continuent de nécessiter un certificat. « Ce document reste aussi requis dans quelques sports tels que le basket-ball, pour un surclassement de l’enfant dans certaines catégories », précise le Dr Marc Rozenblat, président du Syndicat national des médecins du sport santé. Pour ces sports, une attention particulière lors de l’examen clinique est généralement spécifiée par les fédérations.

Les nouvelles règles prévoient par ailleurs que toute réponse positive au questionnaire donne lieu à une consultation médicale et à la réalisation d’un certificat d’absence de contre-indication. En d’autres termes, pour les enfants porteurs de maladies chroniques, le passage par la case médecin reste un incontournable. Pour ces jeunes, l’enjeu sera aussi de proposer une discipline adaptée à leur état de santé. Pour le Dr Rozenblat, peu de pathologies, même pulmonaires ou cardiovasculaires, contre-indiquent totalement le sport. « En fonction des pathologies, on peut plutôt préconiser tantôt des activités d’endurance (telles que l’athlétisme), tantôt des activités de résistance (comme la gymnastique) ». Même pour des pathologies de croissance, des aménagements peuvent être recommandés, et des idées reçues combattues. « Par exemple, il existe peu de contre-indications sportives relatives à la scoliose, l’activité physique tonifiant la musculature et stabilisant le rachis  ».

Pour les autres enfants, « la plupart risquent de ne jamais bénéficier de consultation en lien avec la pratique du sport avant leur majorité et ce, alors que des mineurs décèdentchaque année lors d’une activité sportive ». Ainsi, les médecins du sport militent non pour le retour du certificat médical mais pour qu’un examen complet permettant de repérer des pathologies potentiellement incompatibles avec certaines disciplines soit intégré aux consultations de l’enfant de 9, 12 et 15 ans.


Source : lequotidiendumedecin.fr