Les enfants du don d’ovocytes

Encore peu d’informations à long terme

Publié le 29/10/2018
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don ovocyte

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Crédit photo : PHANIE

La première naissance issue d’un don d’ovocytes a eu lieu en 1983. Il est pratiqué depuis plus de 20 ans en France, où il est réservé aux couples hétérosexuels dont la femme présente une ménopause ou une insuffisance ovarienne précoces (lire aussi p. XX), des anomalies ovocytaires marquées ou une atteinte d’ordre génétique.

Les donneuses subissent une hyperstimulation ovarienne suivie d’une ponction. Les ovocytes prélevés et fécondés peuvent être répartis entre trois receveuses au maximum, qui subissent dans le même temps un traitement hormonal de préparation endométriale. L’embryon reçu est considéré comme une greffe allogénique. Depuis 2011, en plus du transfert en frais, on peut effectuer une congélation ovocytaire par vitrification.

Plus de complications

Les conséquences cliniques des dons d’ovocytes pour les receveuses sont l’augmentation des métrorragies, notamment au premier trimestre, des risques d’accouchement prématuré, de pathologies hypertensives et de prééclampsie. Elles sont aussi plus souvent hospitalisées. Des hypothèses ont été émises notamment immunes et génétiques.

D’un point de vue fœtal, on retrouve une augmentation de la prématurité et des plus petits poids de naissance ; en postnatal, un développement somatique et psychoaffectif normal, au moins jusqu’à 4 ans, mais on a peu d’informations sur les effets à long terme.

Pour ces enfants issus du don de gamètes, la question des origines se pose du fait de l’anonymat du don. Le médecin traitant a toutefois la possibilité d’accéder aux informations médicales non identifiantes des donneuses.

Interne en gynécologie-obstétrique, centre DDIANE, CHU de Bordeaux

Dr Lise-Marie Dorcier
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Source : Le Quotidien du médecin: 9698