Le congrès de l’EASD a été l’occasion de détailler par le menu les premières recommandations officielles conjointes entre l’American Diabetes Association (ADA) et l’EASD dans le diabète de type 1 chez l’adulte. Le point d’orgue de ces guidelines est la gestion du risque hypoglycémique. En effet, les hypoglycémies constituent un problème majeur dans le diabète de type 1 (DT1) : d’après l’étude Sage parue en 2021, un adulte sur deux (entre 47,9 et 51,8 % selon les tranches d’âge) rapporte une hypoglycémie à moins de 54 mg/dL au cours des trois derniers mois et 12 % une hypoglycémie sévère au cours des douze derniers mois (entre 11,5 et 12,6 %).
Le texte classe les hypoglycémies en trois niveaux qui guident la prise en charge. Le seuil d’alerte (niveau 1) est défini par une glycémie comprise entre 70 et 54 mg/dL (3,9 mmol/L – 3,0 mmol/L), les hypoglycémies « cliniquement importantes » (niveau 2) correspondent à une glycémie inférieure à 54 mg/dL, et les hypoglycémies sévères (niveau 3) requièrent une aide extérieure.
La correction de ces hypoglycémies consiste à ingérer 15 g de sucre/glucides simples par voie orale en cas d’alerte glycémique, à renouveler toutes les 15 minutes jusqu’à ce que le niveau de glucose dépasse 70 mg/dL. À cela s’ajoutent 20 g de glucides d’absorption lente si le prochain repas n’a pas lieu avant deux heures. En cas de mesure continue du glucose ou d’utilisation des boucles fermées (« pancréas artificiel »), 5 à 10 g de glucides suffisent. Attention aux rebonds hyperglycémiques dus au resucrage excessif. Enfin, en cas d’hypoglycémie sévère, la correction doit se faire par glucagon (voie nasale ou injectable) à porter sur soi en permanence, administré par une tierce personne (ou glucose IV par un professionnel de santé).
Détection proactive À propos de la problématique des hypoglycémies non ressenties, qui touchent un quart des diabétiques de type 1 et multiplient jusqu’à six fois le risque d’hypoglycémie sévère, leur détection proactive en consultation est une nécessité, estiment les experts. D’où l’intérêt de demander au patient le niveau glycémique qui déclenche la perception des signes d’hypoglycémie. Si cette valeur est inférieure à 70 mg/dL, les experts conseillent une élévation temporaire de la cible glycémique afin de retrouver la sensation hypoglycémique. Ils préconisent par ailleurs de proposer au patient d’intégrer un programme motivationnel d’évitement des hypoglycémies et une éducation à l’ajustement des doses d’insuline.
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Focus sur les hypoglycémies du diabétique de type 1
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