Déclarations

La iatrogénie au centre d’un dossier sur trois

Publié le 13/12/2013
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En 2011, les dossiers concernant la iatrogénie totalisent un tiers (166) des déclarations. C’est un pic qui s’explique : 112 dossiers rentrent, en effet, dans le cadre des procédures concernant le Médiator® et 12 sont en rapport avec la prescription d’anticoagulants. à propos de 2012, Nicolas Gombault parle, d’« effet Mediator® ». Les retombées de cette affaire se font en effet sentir : 295 dossiers sont ouverts dont 70 % concernent des médecins généralistes même si, d’après Nicolas Gombault on est à présent « en queue de sinistre ». Ce phénomène s’explique par la médiatisation de l’affaire mais pas seulement.

Procédure simplifiée

Calquée sur celle des CCI, qui permet aux patients qui s’estiment victimes de mettre en cause le laboratoire, ainsi que les prescripteurs, la procédure simplifiée est à la fois gratuite et rapide. Quant aux deux autres « sinistres sériels » (prothèses PIP et pilules 3G et 4G), le nombre de dossiers ouverts est relativement faible. Les généralistes ont été aussi inquiétés pour des prises en charge inadaptées (138 mises en cause) comme, par exemple, des hospitalisations et des ré-hospitalisations tardives ou des mises en cause en tant que médecin traitant dans des suivis de grossesses ou des prises en charge post-opératoires suivies de complications.

Retards de diagnostic

Un quart des déclarations (127) est dû à un retard de diagnostic. Parmi les incidents incriminés, le Sou médical rapporte le plus souvent des détections trop tardives de cancer : 39 cas du type interprétation erronée de signes cliniques, défaut d’information, absence d’examens complémentaires ou non prise en compte des résultats des bilans.

Le même grief est aussi porté pour des pathologies cardiovasculaires (18) et cérébrales (22), des traumatismes (18) et des retards de diagnostic d’appendicites et d’occlusions (10). 27 mises en cause sont dues à des gestes techniques à l’origine de complications comme l’ablation d’un bouchon de cérumen qui a donné lieu à surdité et acouphènes, l’oubli d’un stérilet, les fractures de côtes et cervicalgies après manipulations. Enfin, des régulateurs du Samu (7 cas) ont été inquiétés pour des prises en charge inadaptées, les signes cliniques ayant été sous-estimés ou mal interprétés.


Source : lequotidiendumedecin.fr