Le télétravail et le mi-temps thérapeutique vont dans le bon sens, selon les médecins

Publié le 01/03/2019
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Souvent désignés comme principaux responsables de la hausse des arrêts de travail, les médecins libéraux ont accueilli très favorablement le rapport du groupe d’experts remis au Premier ministre. En août dernier, la ministre de la Santé déclarait que 15 % des arrêts du travail étaient « inappropriés » ou « abusifs ».

Les syndicats se sont réjouis que ce travail ne fasse pas des médecins des boucs émissaires. « L’accroissement des arrêts maladie est d’origine multifactorielle, en particulier en raison de la pression exercée dans le milieu du travail », souligne le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, qui salue un document « riche et documenté ».« Les prescriptions d’arrêt de travail de courte durée des médecins généralistes sont justifiées dans leur très grande majorité », abonde MG France. Selon le syndicat, ce rapport montre les « limites de la pression et du contrôle des prescripteurs par l’Assurance maladie sur les généralistes ».

Les auteurs du rapport ont d’ailleurs reconnu que les dispositifs d’encadrement de la prescription excessive (mise sous accord préalable et mise sous objectif) « polluent » les relations confraternelles entre médecins-conseils et médecins traitants.

Prévenir la désinsertion Dans leur ensemble, les syndicats soutiennent la proposition consistant à renforcer la coordination entre le médecin prescripteur, le médecin-conseil de l’Assurance maladie et le médecin du travail pour éviter des arrêts maladie de longue durée et prévenir la désinsertion professionnelle. Le temps partiel thérapeutique et le télétravail sous réserve de l’accord du salarié « vont dans le bon sens », estiment également la CSMF et le SML. MG France réclame une « réaction concertée plus précoce » quand un arrêt se prolonge au-delà de quelques semaines, afin que l’entreprise puisse proposer un aménagement de poste ou un temps partiel, voire un reclassement professionnel.

Les médecins affirment qu’ils pourraient bénéficier d’aides à la prescription plus pertinentes qu’aujourd’hui. « Il faut donner aux médecins tous les outils utiles, des référentiels médicalisés aux formations dans le cadre du DPC indemnisé, pour améliorer les prescriptions d’arrêts de travail et s’investir sur la reprise d’activité », souligne le SML.

Concernant le jour de carence que le rapport propose d’appliquer aux salariés du privé, MG France juge cette mesure « très inégalitaire ». Le syndicat estime que l’impact ne sera pas le même sur un « travailleur pauvre que sur un salarié bien rémunéré ».


Source : lequotidiendumedecin.fr