Il y a quelques jours de cela, Fabrice Lucchini a pris la parole pour critiquer les mesures prises par nos dirigeants en ce qui concerne la pandémie due au Covid-19. Ainsi, il a mis en avant les conséquences désastreuses pour la culture, et il a également parlé du manque de clairvoyance dans la mise en place des mesures pour éviter la propagation virale.
De nombreux internautes et artistes se sont empressés de critiquer les propos de ce tribun culturel. Cependant, on ne peut qu’être attentif aux diatribes de notre « Molière » pour mieux comprendre ce positionnement.
Retour sur le passé
Tout d’abord, le gouvernement a décidé en mars de confiner les Français durant plusieurs mois du fait des conséquences prévisibles de cette virose. Cette prise de position a été effective, après quelques atermoiements, le soir des élections municipales. Ce retard a permis la tenue d’élections « fondamentales » pour de nombreux politiques de tous bords.
Par ailleurs, les têtes pensantes n’ont pas décidé la fermeture des frontières ; cela alors que cette mesure a été effective dans certains pays européens comme l’Allemagne.
Durant la période du confinement, de nombreux scientifiques ont parlé de 2e vague probable et avaient mis en garde les politiques. Néanmoins, durant l’été, il a été décidé de permettre à tous les Français de partir en vacances, et de leur donner plus de libertés.
Durant cette période nous avions l’impression que les conséquences dues au virus étaient négligeables. De ce fait, nombreux sont ceux qui se sont affranchis des règles élémentaires en ce qui concerne le port du masque et les règles de distanciations.
À la rentrée, tout semblait au départ parfait, mais très vite « la machine s’est emballée », et on a pu voir une montée en puissance des conséquences de cette virose. De ce fait, un couvre-feu a été décrété dans de grandes agglomérations, puis, dans un grand nombre de départements ; cela à partir de la mi-octobre.
En parallèle, certains pays européens comme la Grèce refusent l’arrivée des ressortissants français sans quarantaine ; cette position n’étant pas effective pour les autres pays européens souhaitant aller en Grèce.
Difficile de prévoir, mais plus simple de communiquer !
L’ire de M. Lucchini peut se comprendre dans ce contexte. On accepte un relâchement en été malgré les propos de nombreux infectiologues qui prévoyaient une 2e vague. Néanmoins, on peut tout à fait comprendre les errements de nos politiques qui prennent des décisions à partir de professionnels de renom dans ce domaine. Force est de constater que chacun n’a pas la même opinion en ce qui concerne les mesures pour limiter la propagation virale.
Cette situation est également observable dans de nombreux pays (cas de la Suède) qui prennent la décision d’accepter la contamination de ses citoyens pour obtenir une immunité de plus de 60 % de la population ; cela afin d’en finir avec ce virus. D’autres (Espagne, Chine) ont préféré jouer la carte du confinement sélectif. Aucune des solutions proposées n’a un avantage certain.
Malheureusement, nos dirigeants ne savent pas communiquer, et n’ont pas dans leur culture l’idée de l’indécision. Ils refusent toute faute lors de la prise de décision, car leur culture ne leur a pas donné cette possibilité. C’est la raison qui pousse de nombreux Français à contester les mesures prises par ces politiques, et laisse sceptique certains leaders étrangers qui de ce fait refusent l’arrivée sur leur sol de ressortissants français.
Les erreurs dans la communication caractérisent le gouvernement actuel (cela a pu se voir avec les gilets jaunes également), et il est fondamental d’en tirer des enseignements pour éviter un désaveu total de nos concitoyens.
« Dans le monde de l’hyper-communication, la communication entre les hommes est réduite à presque rien. » François Bayrou.
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr.
Appendicite et antibiotiques
La « foire à la saucisse » vraiment ?
Tutoyer ou vouvoyer les jeunes adultes ?
Revoir la durée des études de médecine