Comme en 2012 et 2013, la troisième édition de la Journée de l’ambroisie a eu lieu le premier samedi de l’été. L’allergie à l’ambroisie étant devenue un problème mondial, certains pays comme la Hongrie auraient des prévalences de sensibilisations dépassant 20-25%.
› L’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia, en anglais : ragweed) est une plante invasive avec des pollens très allergisants originaire d’Amérique du Nord. L’ambroisie est apparue dans la région lyonnaise avec, semble-t-il, les avions cargo américains à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, puis elle a progressé du nord au sud dans la vallée du Rhône où elle a supplanté l’armoise. Elle s’est ensuite étendue à la région PACA, l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, etc. Comme la plupart des plantes invasives, elle se multiplie dans les terrains en friches, le long des chemins et des routes, dans les sols nus et abandonnés. Elle se développe aussi dans les champs de maïs et, surtout, de tournesol, les chaumes , etc. Elle commence à pousser en mai et atteint sa taille adulte (80 cm à 1 m) en août-septembre (pollinisation), se fane en octobre et dissémine ses graines en novembre.
› La période de pollinisation de l’ambroisie est relativement courte, de mi-août à fin-septembre. Ses pollens sont responsable de rhinites, de conjonctivites et/ou d’asthmes (50% des sujets), souvent sévères, affectant les personnes de tous âges, enfants et adultes. D’autres symptômes sont possibles : toux, trachéite, urticaire, dermatite atopique. Au cours des quinze dernières années des sensibilisations et allergies croisées « armoise/céleri » et « armoise/litchis » ont été décrits. Dans les régions où la plante est abondante 6 à 12% de la population exposée aux pollens d’Ambrosia présente des symptômes d’allergie à ces pollens.
› L’allergénicité des pollens d’ambroisie tient à l’abondance de la plante, à la facilité de diffusion de ses pollens de petit calibre (légers). Son risque allergique est indiqué de façon hebdomadaire par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA). Il fournit le nombre total de pollens (taxons) recueillis et leur nature, le type des symptômes, le RAEP (Risque Allergique d’Exposition aux Pollens) qui est estimé de
0 (nul) à 5 (très fort), les jours à risque pour un pollen donné (RAEP ≥ 3). Le RNSA précise aussi le pouvoir allergisant des pollens en six stades de 0 à 5 (très élevé). Le pollen d’ambroisie a un pouvoir allergisant de niveau élevé à très élevé (4-5).
› Le traitement des symptômes est celui de l’asthme (bêta2-mimétiques de courte durée d’action et éventuellement corticothérapie par voie générale) et/ou de la rhinite (anti-H1, corticoïdes intra-nasaux). L’immunothérapie spécifique par voie sublinguale permet d’induire une tolérance vis-à-vis de ses pollens, de diminuer les symptômes allergiques et/ou la consommation médicamenteuse.
› L’ITS sublinguale à Ambrosia s’effectue sur un mode saisonnier de juin à fin septembre, 4 ans de suite. L’effet bénéfique est observé dès la première saison avec réduction des scores de 50% et diminution du recours aux traitements de secours. Des réactions adverses peuvent survenir en début de traitement nécessitant de fractionner les doses et de prendre un anti-H1 mais ces réactions disparaissent ensuite. On peut faire une “ultra-rush” (atteinte des doses maximum en 2 heures (comme pour l’ITS aux hyménoptères) qui permet de gagner 10 jours sur le temps de l’induction : cette ultra-rush est curieusement bien supportée. 90% des ITS à Ambrosia sont effectuées dans les départements de la Drome, de l’Ardèche, de l’Isère et du Rhône.
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