À l’heure où le ministère du Travail planche sur le compte pénibilité, les chiffres et les constats relatifs à la santé au travail ne sont pas rassurants. Selon le plan de santé au travail n° 2 (2010-2014), pour le seul régime général, les maladies professionnelles ne cessent d’augmenter (plus de 45 000 en 2008), le nombre des accidents du travail stagne à un niveau trop élevé d’environ 700 000 par an (dont plus de 44 000 accidents graves) et trop d’avis d’inaptitude débouchent sur un licenciement.
Dans ce contexte, l’InVS a récemment publié les résultats d’une enquête, menée en partenariat avec l’Inspection médicale du travail dont les conclusions s’appuient sur un programme de surveillance des maladies à caractère professionnel.
› Entre 2008 et 2012,chaque semestre des médecins du travail volontaires dans quinze régions de France métropolitaines se sont attachés à signaler toute maladie à caractère professionnel observée au cours de deux semaines prédéfinies, baptisées « Quinzaines MCP ». Ce sont 33 % des médecins du travail qui ont participé en 2008 à cette étude ; chiffre descendu à 19 % en 2011. Les données sociodémographiques ont été recueillies afin de calculer les taux de prévalence des maladies à caractère professionnel selon le sexe, l’âge, la catégorie sociale et le secteur d’activité.
› Ainsi, les principales pathologies signalées depuis la mise en place du programme sont les troubles musculo-squelettiques (56 % des maladies à caractère professionnel chez les hommes et 52 % chez les femmes en 2011), suivis de la souffrance psychique (26 % chez les hommes et 39 % chez les femmes en 2011). Les troubles de l’audition sont les troisièmes à être signalés chez les hommes mais le sont rarement chez les femmes.
› Le signalement des maladies à caractère professionnel est resté stable sur cette période chez les hommes (autour de 5 %) mais a augmenté chez les femmes (6,2 à 6,9 %). À l’exception des troubles auditifs, les taux de prévalence sont plus élevés chez les femmes. Ils augmentent avec l’âge jusqu’à 45-54 ans.
› Le taux de prévalence des troubles musculo-squelettiques (varie entre 2006 et 2011 chez les hommes (2,6 à 3,1 %) quand il est stable chez les femmes (autour de 3,5 %). Celui de la souffrance psychique augmente de 2006 à 2011 chez les hommes (0,9 % à 1,3 %) comme chez les femmes (1,6 à 2,6 %).
›Un gradient social est observé pour les troubles musculo-squelettiques quand il est inversé pour la souffrance psychique. L’industrie et l’agriculture sont les secteurs les plus concernés par les troubles musculo-squelettiques. Par ailleurs, le secteur d’activité a une moindre importance dans la survenue d’une souffrance psychique que l’âge et la catégorie sociale. Les facteurs organisationnels et relationnels sont des facteurs de risque pour nombre de maladies à caractère professionnel.
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