L’ Institut National du cancer (INCa) a publié en décembre dernier un rapport sur le risque de développer un second cancer primitif (SCP). Après un cancer du sein, il existe une légère augmentation du risque de SCP avec un risque relatif estimé entre 1,15 et 1,46 selon les études. Ainsi, 17,6% des femmes atteintes développent un second cancer. Et ce risque est inversement proportionnel à l’âge au moment du diagnostic de la première localisation : avant 40 ans le risque de second cancer, toutes localisations confondues, est multiplié par 3 et celui du sein multiplié par 5.
› Concernant la localisation, après une atteinte du sein, le risque le plus élevé est celui d’un autre cancer primitif du sein (soit près de 40 % des seconds cancers primitifs). En particulier pour les femmes présentant une mutation sur le gène BRCA1 ou BRCA2, celles ayant une histoire familiale sans mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, celles ayant eu un diagnostic à un âge jeune (avant 40 ans) et celles ayant une surcharge pondérale au moment du diagnostic.
Le risque de cancer de l’endomètre, concerne en particulier les femmes ayant été traitées par tamoxifène (initié dans le but de réduire leur risque de second cancer du sein) et celles ayant une surcharge pondérale au moment de l’annonce.
Le cancer de l’ovaire touche particulièrement les femmes ayant eu un cancer du sein avant l’âge de 40 ans et celles présentant une histoire familiale de cancer sein et ovaire avec ou sans mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2.
Pour ce qui est du sur-risque de cancer du côlon, les résultats des études épidémiologiques sont contradictoires. Ces deux localisations partageant des facteurs de risques communs tels que les habitudes alimentaires et les facteurs hormonaux, il n’est pas possible de conclure.
› La survenue de cancers radio-induits toucheraient plus particulièrement les patientes traitées à un âge jeune, celles présentant un gène muté prédisposant au cancer du sein ainsi que celles qui fument. Ils représenteraient 5% des seconds cancers après cancer du sein.
›La prévention repose sur le sevrage tabagique qui doit être encouragé pour l’ensemble des patientes atteintes de cancer. Il est particulièrement important d’obtenir ce sevrage dès la mise en place du traitement pour prévenir le cancer du poumon radio-induit. Et aussi parce que la littérature anglo-saxonne montre que l’annonce d’un diagnostic de cancer apparaît comme un élément motivationnel d’arrêt du tabac chez un grand nombre de patientes. 30 à 60% d’entre elles arrêtent spontanément à ce moment là. Les interventions nutritionnelles ont aussi toute leur place puisqu’il existe une relation dose-réponse entre l’augmentation du risque de SCP (sein, endomètre) après cancer du sein et l’augmentation de l’IMC. Mais l’annonce d’un diagnostic de cancer semblerait avoir plus d’impact sur le tabagisme que sur les comportements nutritionnels…
1-INCa. Identifier et prévenir les risques de second cancer primitif chez l’adulte, collection état des lieux et des connaissances ouvrage collectif édité par l’INCa, Boulogne-Billancourt, décembre 2013.
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