L’obligation officielle de supplémenter en vitamine D les enfants de moins de 6 en date de 1963 et 1971 et l’enrichissement des formules lactées pour nourrissons en 1992, ont quasiment permis d’éradiquer le rachitisme carentiel en France. En 2012, le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie a actualisé ces recommandations pour le jeune enfant et l’adolescent. Il est ainsi préconisé - en l’absence de risque particulier – d’administrer 1 000 à 1 200 UI/j chez le nourrisson allaité, 600 à 800 UI/j chez le nourrisson de moins de 18 mois recevant un lait enrichi en vitamine D et 1 000 à 1 200 UI/j s’il reçoit un lait
non enrichi, 2 doses de charge trimestrielle de 80 000 ou 100 000 UI en hiver chez l’enfant de 18 mois à 5 ans et chez ainsi que chez l’adolescent de 10 à 18 ans (ou une dose de 200 000 UI chez ce dernier). L’absence de donnée chez l’enfant de âgé de 5 à 10 ans n’a pas permis de recommander une supplémentation systématique. L’étude récemment parue dans les Archives de Pédiatrie sous la houlette du Pr Éric Mallet (CHU de Rouen) comble cette insuffisance et ses résultats plaident en faveur plaident en faveur de l’extension des recommandations de supplémentation systématique hivernale en vitamine D dans la tranche d’âge des 6 à 10 ans, en particulier dans les régions du nord.
› L’étude a permis de réaliser un dosage plasmatique de 25-OH-D a ainsi été réalisé en fin de période hivernale chez 326 enfants âgés de 6 à 10 ans, consultant dans 22 centres répartis sur l’ensemble de la France. Les seuils actuellement retenus de 25 hydroxyvitamine D (25-OH-D) ont permis de définir les situations de déficit sévère ou de carence (inf ou égal à 25 nmol/L), de déficit (de 25 à 50 nmol/L), de statut satisfaisant (entre 50 et 100 nmol/L) et de concentration haute (› 100 nmol/L). Les données ont été corrélées aux niveaux d’ensoleillement recueillis auprès de Météo France.
›Les résultats montrent qu’un tiers au moins de la population d’enfants de 6 à 10 ans présente un taux sérique de vit D déficitaire en fin d’hiver. « On a compté 3,1 % d’enfants en situation de carence, 34,4 % en déficit, 53,1 % en statut satisfaisant et 9,5 % avec une concentration haute sans conséquence sur la calcémie et la calciurie », explique l’auteur. 38 % avaient reçu une supplémentation vitaminique depuis la rentrée scolaire. Dans la population non supplémentée, 5,3 % étaient carencés, 45,2 % en déficit et 48,4 % avaient un taux satisfaisant. Un enfant n’ayant pas reçu de supplémentation vitaminique D avait en fin d’hiver environ 9 fois plus de risques d’avoir une concentration en vitamine D déficitaire par rapport à un enfant supplémenté. Et sans surprise, les enfants du nord de la France avaient globalement des concentrations en 25-OH-D plus basses que ceux vivant dans le sud. Il y avait deux fois plus de déficits au nord qu’au sud, « ce qui caractérise une population plus à risque », selon les auteurs. Des conclusions d’autant plus importantes que des travaux récents ont pointé l’importance d’optimiser la minéralisation osseuse, d’autres attribuent à la vitamine D des effets immunomodulateurs, en particulier en prévention du diabète de type 1, de l’asthme, ou un rôle anti-infectieux.
1- E. Mallet, J. Gaudelus, P. Reinert, J. Stagnara, J. Benichou, J.-P. Basuyau, M. Maurin, J. Cordero, A. Rodeni J. Uhlrich. Statut en vitamine D des enfants de 6 à 10 ans : étude nationale multicentrique chez 326 enfants Archives de Pédiatrie 2014;21:1106-1114 0929-693X/_ 2014 Elsevier Masson SAS.
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