Depuis 2009, ils dénoncent sans cesse l’impact négatif de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) sur l’exercice des professionnels de santé à l’hôpital public. « Ils », ce sont 130 médecins (1) réunis au sein du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP) qui, vendredi, ont publié dans les colonnes du « Parisien Magazine » un appel « pour des états généraux de la santé ».
Alors que la ministre de la Santé Marisol Touraine a confié à l’ancien directeur des hôpitaux Édouard Couty le soin de piloter les débats sur l’instauration d’« un pacte de confiance pour l’hôpital public », les 130 praticiens hospitaliers signataires rappellent être surtout « attentifs » aux travaux « de révision » engagés sur la loi HPST. Eux réclament (entre autres) l’abrogation de la convergence tarifaire et la révision du champ d’application de la tarification à l’activité (T2A), « inadaptée à l’urgence, aux soins palliatifs, à la psychiatrie, à la prise en charge des patients atteints de maladie chronique ou de maladie rare ».
Médecins, patients et élus sont à même d’apporter leur contribution au débat engagé, indiquent encore les 130 signataires. Ils demandent donc à ce qu’en parallèle à la mission Couty, les états généraux de la santé « s’étal[ent] sur une période d’un an et se conclu[ent] par un vote de l’Assemblée nationale ».
La FHP prête à « assumer des missions de service public »
Cet appel ainsi que la démission du Dr Pierre Taboulet de la tête des urgences de l’hôpital Saint-Louis (Paris) ont d’ores et déjà amené la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) à rappeler « sa capacité à assumer des missions de service public ».
« Nous sommes prêts à proposer et réfléchir à des modes innovants de collaboration avec le secteur public pour garantir le meilleur système de santé aux Français », a déclaré son président Jean-Loup Durousset.
(1) Dont quelques figures connues, tels le Pr René Frydman, obstétricien et père du premier bébé-éprouvette français (hôpital Foch, Suresnes), et le Pr André Grimaldi, diabétologue (La Pitié-Salpêtrière, Paris).
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