C’est l'une des grosses bûcheuses de l’Assemblée avec au compteur, pour son premier mandat de députée LREM du Loiret, 414 interventions dans l'hémicycle et 383 en commission, 190 amendements proposés et cinq rapports ! Et en prime la confiance totale du gouvernement puisqu'elle a été rapporteure du projet de loi Buzyn en 2019 puis de sa proposition de loi « visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification », traduction législative en 2021 des mesures non financières du Ségur.
La rhumatologue hospitalière n'est pas peu fière de son bilan, reconnaissant sa « chance d'avoir eu des responsabilités sur des textes ». « Mon apprentissage s'est fait rapidement mais j'en tire un bilan positif et je vois beaucoup de choses qui restent à faire » confie-t-elle au « Quotidien ». D'où ce second mandat brigué dans la première circonscription du Loiret, celle où, dans une première vie, elle a été cheffe de service au CHR d'Orléans. Un hôpital où elle a continué à exercer, à raison d'une demi-journée, le lundi matin, histoire de « commencer la semaine en se faisant engueuler par les collègues », plaisante-t-elle. Les trois quarts des patients vus dans sa consultation hebdomadaire ignorent son mandat, les autres lui en parlent rarement, d'autant qu'ils viennent parfois de loin pour se faire soigner, dans un des premiers déserts médicaux de France.
Lobby médical
Sur les marchés ou dans sa permanence, en revanche, la santé est le sujet n°1. « C'était déjà le cas en 2017 mais maintenant, j'entends chez eux aussi de la colère, c'est nouveau », s'inquiète cette optimiste invétérée, qui croit toujours en la possibilité de réformer le système de santé. « Je me suis engagée en politique en 2017 car je savais que nous étions face à un choc, en raison des questions de démographie médicale qui n'avaient pas été suffisamment anticipées, explique-t-elle. Pendant ce premier quinquennat nous avons commencé à réparer, avec la suppression du numerus clausus. Mais le Covid nous a retardés ».
Sa touche personnelle dans la majorité ? Faire avancer l'élargissement des compétences des professionnels de santé non-médecins. « J'ai vu une vraie évolution des mentalités en cinq ans, assure la députée de 48 ans. Ce n'est pas qu'une question de génération. Même les plus réfractaires évoluent, par nécessité mais aussi parce qu'ils se rendent compte de l'intérêt de travailler en coopération ». Au Parlement pourtant, à chaque budget de la Sécu, on assiste à des leviers de boucliers des médecins. « Oui, mais on a avancé, quand même », insiste la députée, du genre à préférer voir le verre à moitié plein. Le lobby médical à l'Assemblée ? « Il n'y en a pas, écarte-t-elle. Vous avez des médecins députés aux avis différents ». Des urgences en crise dans son CHR d'Orléans, elle retient que la régulation forcée a permis de faire émerger des choses positives, à commencer par la CPTS qui travaille sur les soins non programmés et propose des rendez-vous aux patients sans médecin traitant.
« Je ne dis pas que tout est simple, reconnaît-elle. Il va falloir renforcer la ville, expliquer à la population qui fait quoi et vers qui se tourner ». À cet égard, elle attend avec impatience la conférence des parties prenantes promise par le chef de l'Était et invite la profession à se défaire de tout corporatisme.
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