Annales en ligne, dossiers progressifs séparés : après le cafouillage des ECNi, le gouvernement donne des gages aux carabins exaspérés

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Publié le 27/06/2017
ministère santé

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Crédit photo : S. Toubon

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, et le Pr Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ont annoncé ce mardi plusieurs mesures concrètes pour sécuriser les futures épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) et donner des gages aux étudiants en colère après le fiasco retentissant de l'édition 2017. 

Après un long entretien avec l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), les deux ministres ont assuré partager « l'émotion légitime » des carabins à la suite de l'annulation de deux épreuves. Toute la lumière sera faite sur ces « dysfonctionnements inacceptables ». L'enquête conjointe IGAS/IGAENR, déjà annoncée après l'annulation de deux épreuves, identifiera avant le 15 septembre « les causes de ces problèmes à répétition et les moyens d'éviter qu'ils ne se reproduisent »

Mais dès maintenant, le gouvernement a acté « la nécessité de mettre en ligne les annales afin que tous les candidats y aient un égal accès », ce qui était une demande forte des étudiants dans un souci d'équité.

L'organisation de l'épreuve va également être remaniée. Chaque dossier progressif sera désormais considéré comme une épreuve séparée ce qui doit « permettre en cas de difficulté de ne recomposer qu'un dossier et non un groupe de six dossiers ». Là encore, c'était une requête majeure des carabins. 

Mission sur le deuxième cycle

Au-delà, la question du bien-être des étudiants en médecine est reposée, tout comme celle de l'acquisition des compétences cliniques. Après l'enquête édifiante sur la santé mentale fragilisée des jeunes médecins (cas d'anxiété, troubles dépressifs, idées suicidaires), et la polémique autour des ECNi (une seule épreuve détermine le projet professionnel ce qui constitue une source de stress supplémentaire), les ministères ont promis une mission sur le deuxième cycle, confiée à une personnalité. 

Plus précisément, il s'agira, avec l'ensemble des parties prenantes, notamment enseignants et étudiants, d'« améliorer les conditions dans lesquelles les compétences cliniques sont acquises au cours du second cycle ». « La manière dont elles participent à la construction du projet professionnel devra notamment être évaluée et prise en compte dans l'accès aux spécialités», assurent les deux ministres. 

Ces engagements devraient (momentanément?) calmer le jeu. « Nous sommes satisfaits, les ministres étaient à l'écoute et bien conscientes de la problématique », résumait ce mardi Quentin Hennion-Imbault, chargé des études médicales à l'ANEMF.  


Source : lequotidiendumedecin.fr
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