Redonner de l'espoir et du sens

« L'hôpital est un merveilleux outil avec des compétences, des gens extrêmement investis, mais pour cela il faut qu'on arrive à transformer le modèle de financement de l'hôpital, pour qu'il ne pousse plus à une activité démesurée, poursuit le Pr Buzyn. Il faut valoriser la compétence particulière des hôpitaux, l'enseignement, la recherche, la capacité à faire de la bonne médecine, la qualité des soins… »

Le système de financement de l'hôpital repose actuellement sur la tarification à l'activité (T2A). Mais trouver un modèle alternatif est « compliqué techniquement », selon Agnès Buzyn. « Quand je suis arrivée dans mon ministère, aucun modèle alternatif n'avait été travaillé [...], or le système de financement actuel a été construit sur plusieurs années, vous imaginez donc l'ampleur de la tâche. »

La ministre a aussi assuré que « cela ne pourra pas se faire sans un investissement important des professionnels de santé ». Enfin, sur les conditions de travail des soignants, l'hématologue veut leur « redonner espoir » et revaloriser certaines professions comme les aides-soignantes, malgré un budget « contraint ». « Nous devons trouver le bon équilibre pour redonner de l'espoir et du sens, et revaloriser ce qui doit l'être », observe-t-elle.

Plus de passerelles lors des études

Agnès Buzyn a par ailleurs été questionnée sur l'ouverture, voire la suppression du numerus clausus dans les études médicales, qui revient dans le débat depuis quelques jours. « Le travail sur l'ouverture du numerus clausus a déjà été fait et cela va porter ses fruits dans les années qui viennent », précise d'emblée la ministre. « Par contre, il faut mieux sélectionner et mieux former, un travail sur la formation médicale et le concours d'entrée doit être fait, détaille-t-elle. Il faut plus de passerelles, des médecins qui viennent d'autres formations, pas formés uniquement sur les maths et la physique. »

La ministre a conclu en précisant « aux élus et aux citoyens » que la réforme du numerus clausus « n'est pas la réponse aujourd'hui aux déserts médicaux, c'est un autre problème »