Les allergologues, qui réclament depuis des années la création d'une spécialité d'allergologie par le biais d'un diplôme d'études spécialisées (DES), envisagent désormais le pire : leur disparition dans les 15 années qui viennent alors qu'un Français sur trois souffre d'une ou plusieurs allergies (soit environ 20 millions de personnes).
Dans le cadre de la réforme en cours du troisième cycle des études médicales, le Syndicat français des allergologues (SYFAL) fait état d'une récente réunion avec la Commission nationale des études de maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie (CNEMMOP), les internistes et les immunologistes, « au terme de laquelle nous avons appris que l'on se dirigeait vers l'absence de DES et de CoDES d'allergologie ».
À compter de la rentrée 2017, la seule option retenue serait une formation spécifique transversale dans chaque discipline. Il ne resterait alors qu'un enseignement limité en un an à l'allergologie pour les spécialistes d'organes (pneumologues, ORL, dermatologues…) ou pour les pédiatres. « C'est la fin des allergologues exclusifs », se désole le SYFAL.
Plus que 500 allergologues exclusifs…
Afin d'alerter la population et d'accroître la pression sur les pouvoirs publics, le syndicat vient de lancer une pétition intitulée « Demain, 20 millions de Français allergiques sans allergologues ? », qui a déjà recueilli près de 900 signatures. Les allergologues devraient également relayer leur protestation et leur pétition dans les salles d'attente.
« Nous allons intensifier le combat pour le DES d'allergologie, nous sommes droits dans nos bottes pour défendre cette spécialité, pour les jeunes, pour la recherche, pour la visibilité », explique le Dr Isabelle Bossé, présidente du SYFAL, jointe par « le Quotidien ».
En novembre 2015 déjà, un arrêté avait établi la liste précise des DES pour la rentrée 2017, où le DES d'allergologie et d'immunologie clinique ne figurait pas. Ce texte créait en revanche des DES spécifiques de médecine d’urgence, de médecine légale et de gériatrie. Les allergologues espèrent toujours convaincre le ministère…
Un sondage en ligne sur notre site montre que les médecins sont très partagés sur le fait de créer une spécialité d'internat pour l'allergologie. 56 % des 669 médecins internautes ayant répondu y sont favorables, 40 % sont contre. Il existe environ 500 allergologues exclusifs (sur 1 200 allergologues), âgés de 57 ans en moyenne.
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