Réduire le taux d’échec en fin de première année, faciliter l’orientation, diversifier les profils… les promesses majeures de la réforme du premier cycle des études de santé (se traduisant cette année par la fin de la PACES et du numerus clausus) peinent à convaincre les étudiants et leurs parents.
Depuis plusieurs semaines, le collectif national PASS LAS – du nom des deux filières qui remplacent l’ex-PACES – s’alarme du nombre de places en deuxième année qui seront réservées à la première promotion (2020/2021) concernée par la nouvelle formule. Avec une angoisse : que cette promotion soit pénalisée, faute de places suffisantes.
Cohabitation
Car pour cette année, ces étudiants primants PASS (parcours spécifique accès santé) et LAS (licence option santé) cohabitent encore avec les derniers redoublants de la PACES, soumis, eux, au dernier numerus clausus… Y aura-t-il assez de places pour tout le monde ? L’équité entre promotions sera-t-elle garantie ?
Pour les néocarabins, c’est non ! À travers une pétition, qui a déjà récolté 45 000 signatures, la promo qui essuie les plâtres de la réforme risque d’être la « génération sacrifiée ». Le nombre de places disponibles en deuxième année – numerus apertus – sera décidé par chaque université, en concertation avec l’agence régionale de santé (ARS), en fonction de leurs capacités et besoins. Et le compte n’y serait pas…
+10 % ?
Ce jeudi, face aux inquiétudes, le ministère de l’Enseignement supérieur a tenté de déminer lors d’une visioconférence consacrée aux filières PASS et LAS. Selon une estimation réalisée avec chaque université, « le nombre de places offertes pour les primants est au moins équivalent à celui qui était proposé dans le cadre de la PACES sur les trois années précédentes, qui variait de 8 % de reçus à 23 %. Aujourd’hui, on est à environ +10 % d’augmentation du nombre de places (par rapport à 2020) pour l’accès à la seconde année ».
Cette hausse de 10 % concernera bien les primants, le calcul du nombre de places pour les redoublants ayant été « séparé », rappelle le ministère. Même si les taux de réussite seront variables selon chaque université, « les pourcentages de réussite pour les primants seront supérieurs aux taux actuels dans le cadre de la PACES », affirme le ministère. Une annonce loin de rassurer le collectif qui réclame une augmentation exceptionnelle des capacités d’accueil « d’a minima 33 % » pour toutes les Universités qui appliquent la réforme pour la première fois, « ainsi qu’un taux de réussite en tout point comparable à celui de la future promotion PASS/LAS 2021-2022 ».
Moyens supplémentaires
Au-delà des capacités d’accueil en deuxième année, le ministère s’est employé à rassurer sur les moyens alloués aux universités pour accompagner la réforme en termes de personnels administratifs ou de nombre de professeurs.
Selon le Pr Patrice Diot, président de la conférence nationale des doyens de médecine, « on peut garantir cette qualité ». La conférence porte « un projet d’universitarisation des territoires » accompagné par les deux ministères (Santé et Enseignement supérieur) par l’ouverture de postes d’enseignants territoriaux, qui seront répartis hors des CHU. « C’est pour nous un point de vigilance », ajoute le Pr Diot. Le ministère de l’Enseignement supérieur rappelle que « des maîtres de conférences et professeurs associés ont été nommés dans les territoires pour faciliter l’encadrement des jeunes, dès cette année ».
Une conférence nationale de santé co-présidée par les ministères de tutelle se tiendra à la fin du mois de mars pour proposer les objectifs nationaux pluriannuels des futurs médecins à former dans le cadre de la réforme. « En fonction des besoins, l’accompagnement financier ira de soi », jure le ministère.
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