Peut mieux faire. C'est la conclusion tirée par les inspections générales des affaires sociales (IGAS) et de l'administration, de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) au sujet de l'organisation des stages des étudiants en 2e cycle des études médicales.
Ils soulignent dans leur rapport une hétérogénéité sur le territoire de la quinzaine de stages suivis par les carabins de la 4e à la 6e année de médecine. Certaines facultés ont opté pour un modèle pédagogique du stage à mi-temps avec « des apprentissages synchronisés sur les lieux de stage le matin, et des enseignements correspondants l'après-midi ». D'autres ont adopté le stage à temps complet sur sept semaines qui offre de meilleures conditions de compagnonnage et « facilite la gestion et le flux des étudiants dans les services en tension ».
Autre enseignement majeur : les épreuves classantes nationales (ECN) « parasitent le deuxième cycle », surtout la dernière année, et perturbent les enseignements et les stages. Par ailleurs, le doublement du numerus clausus en 15 ans, qui a fait passer de 13 000 à 25 600 le nombre d'étudiants en 2e cycle, a eu des conséquences sur l'accueil dans les services, en entraînant des tensions au niveau de l'encadrement.
Absentéisme important lors du dernier stage
Les procédures de choix de stage varient d'une UFR à l'autre « sans prendre en compte la construction du projet professionnel » de l'externe. Des facultés attribuent les stages au mérite, d'autres laissent opter leurs étudiants et certaines, même, les distribuent de manière aléatoire. La mission indique aussi que le dernier stage obligatoire, choisi à l'initiative de l'étudiant après la validation du 2e cycle et les ECN, est déserté. « L'absentéisme à ce dernier stage peut atteindre 60 %. (...), détaillent-ils. Cette situation s'explique par le besoin des étudiants de décompresser après plusieurs années de travail intensif, avant de prendre leurs fonctions d'interne début novembre. »
Le système de garde a également été ausculté. L'obligation minimale des 25 gardes au cours des trois années d'externat est respectée. La mission relève toutefois un absentéisme non justifié de garde dans une majorité des sites visités. Elle observe que « le suivi qualitatif et l'évaluation systématique des acquis en garde sont quasi inexistants ».
Réduire le nombre de stages d'externat
Les deux instances ont formulé plusieurs recommandations afin d'améliorer la gestion et la qualité des stages. Ainsi, ils préconisent de réduire leur nombre de 36 à 33 mois et d'avancer le calendrier de l'internat en faisant commencer les stages non plus fin novembre mais en septembre. Ils suggèrent également de rééquilibrer les gardes lors de l'externat, de les autoriser en établissement ou cabinet libéral, et de conditionner la validation du 2e cycle à leur réalisation effective. La mission propose aussi de mettre en place une grille d'évaluation obligatoire des terrains de stage.
L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) salue le travail des inspecteurs qui « met en lumière des problèmes importants d'organisation » mais regrette le manque de propositions pertinentes. Les carabins estiment que les 17 recommandations de l'IGAS et de l'IGAENR constituent « un trop grand nombre de simples rappels à la réglementation ou des petits ajustements » alors que la qualité de travail et de formation des étudiants hospitaliers est en jeu.
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