Ces jeunes médecins qui s'investissent

Dr Aurélie Mégnien, toujours fière ambassadrice de la médecine générale

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Publié le 04/11/2022

En 2019, Aurélie Mégnien était la première interne à choisir la médecine générale. Un choix qu’elle ne regrette pas à l’heure de s’installer et de porter une nouvelle fois un message positif sur la spécialité.

Crédit photo : DR

À l’été 2019, Aurélie Mégnien se classait 28e des épreuves classantes nationales (ECNi) et était la première interne du classement à choisir la spécialité de médecine générale. Après trois ans d’internat en région parisienne et sa soutenance de thèse, elle peut désormais officiellement accoler le préfixe Dr à son nom. Et la généraliste ne regrette absolument pas son choix d’il y a trois ans, bien au contraire.

Au cours de ses différents stages et en trois ans d’internat, la généraliste de 27 ans a pu découvrir la diversité des modes d’exercice possible dans la spécialité. Elle a tour à tour été en stage auprès de généralistes exerçant en solo, en groupe, en MSP ou en centres de santé, « ces stages m’ont aidé à déterminer au niveau organisation du cabinet dans quelle structure je souhaitais travailler », confie Aurélie Mégnien. Cela lui a aussi permis de confirmer qu’elle préfère se tourner vers l’exercice libéral, « pour la liberté que ça apporte ». Et surtout cela a conforté l'idée qu'elle avait fait le bon choix de spécialité à l’été 2019.

« J’ai adoré tous les stages. C’est super varié, on peut faire de tout et j’ai aimé pouvoir avoir un suivi des patients. C’est la première fois que j’avais des stages de six mois, donc je pouvais revoir les patients, récupérer les résultats, faire le suivi, etc », se félicite-t-elle.

Un bilan positif qui l’incite à réitérer son message d’il y a trois ans lorsqu’elle souhaitait combattre les idées reçues contre la spécialité. « Surtout foncez, vous ne serez pas déçu ! Il ne faut pas s’arrêter aux on-dit qui voudraient que la médecine générale est réservée à ceux qui ont raté. C’est une spécialité variée dans laquelle nous sommes en première ligne. On peut suivre plein de pathologies il y a beaucoup de choses que l’on peut faire soi-même », insiste-t-elle.

Sitôt thésée, sitôt installée

Et à l’heure où les jeunes médecins se retrouvent parfois les boucs émissaires dans les problèmes d’accès aux soins, la jeune généraliste prouve aussi que la nouvelle génération n’a pas peur de s’engager.

En effet, à peine terminé son internat Aurélie Mégnien a déjà son projet d’installation. En 2023, elle rejoindra la nouvelle maison de santé du Plessis-Trévise (Val-de-Marne) encore en construction, mais dont l’aménagement devrait être terminé d’ici le premier trimestre.

« Je comptais démarrer par des remplacements et puis je suis tombée sur ce projet à côté de chez moi, ça aurait été bête de passer à côté », raconte-t-elle. Elle découvre le projet un peu par hasard et décide de rejoindre le groupe de réflexion dès le début. « Je ne connaissais pas les autres professionnels de santé mais on s’est tout de suite bien entendu, nous avons monté tout le projet ensemble », explique-t-elle.

Dans ce projet, porté par la mairie de la commune, exerceront donc dans les murs deux généralistes, un podologue et une infirmière chargée de la coordination de la MSP. Plusieurs autres professionnels, généralistes, infirmiers, podologues, ostéopathes, travailleront aussi en coordination avec la MSP hors les murs.
Un projet qui colle aussi à ses envies : « je ne me voyais pas exercer toute seule dans mon coin ».

Prête après trois ans de formation

La future installée veut aussi rapidement se former pour pouvoir proposer des IVG en cabinet. Lors de son internat elle a pu réaliser son stage de gynéco en ambulatoire ce qui lui a permis « d’apprendre tout ce dont j’avais besoin pour faire de la gynéco en ville », y compris des IVG.

« Je trouve ça important de pouvoir en faire et faciliter l’accès aux soins dans ce domaine. Cela fait aussi partie des axes de santé que nous avons choisis dans notre MSP », explique-t-elle.

Actuellement, la généraliste réalise également des vacations dans un service d’urgence. Une activité qu’elle souhaite conserver après son installation.

« Je trouve cela intéressant de pouvoir comprendre les difficultés présentes à la fois à l’hôpital et en ville. Les conditions de travail sont dures pour tout le monde étant donné le manque de médecins, ce n’est ni aux généralistes, ni aux hospitaliers de se jeter la pierre », souligne-t-elle.

Contrairement aux idées reçues, se lancer dès la fin de ses études ne fait donc pas peur au Dr Mégnien et c’est aussi un contrepied aux débats actuels sur la 4e année.

« À titre personnel, je n’aurais pas besoin d’une année supplémentaire, ma formation a été très complète et je me sens capable de m’installer et d’avoir mes patients », confie-t-elle.


Source : lequotidiendumedecin.fr