Plutôt sévères vis-à-vis des médecins libéraux, les Français... Ainsi apparaissent en effet nos concitoyens dans le cinquième volet de l'étude "Objectif 2017 : ce que veulent les Français". La partie santé de ce sondage Elabe pour RMC publié lundi.se penche sur le système de santé, testant une liste de dix mesures à l'approche de la présidentielle. Où il apparait que 61% des sondés s'opposent à l'augmentation du tarif "des consultations à 30 euros pour rendre le métier de médecin généraliste plus attrayant".
Chiches pour ceux qui les soignent, les Français se montrent par ailleurs partisans de la manière forte pour les praticiens qui ont la main trop lourde sur les tarifs. Près de 9 personnes sur 10 (88%) approuvent en effet l'instauration de sanctions pour les médecins pratiquant "des dépassements d'honoraires à partir de 50% au-dessus du tarif de la Sécurité sociale". Une encore plus forte majorité (92%) se disent aussi favorables à un plafonnement des "tarifs pratiqués par les dentistes (notamment pour les prothèses dentaires) pour limiter les abus".
Volontiers coercitif sur les honoraires, l'assuré social paraît aussi très restrictif sur la liberté d'installation. La mise en place de "mesures contraignantes pour lutter contre le manque de médecins généralistes dans certains territoires, par exemple en déconventionnant" ceux qui s'installeraient dans les zones surdotées, séduit ainsi 8 sondés sur 10.
A noter que la vente de médicaments à l'unité, une mesure qui fait l'objet d'une expérimentation depuis plus d'un an, recueille 83% d'opinions favorables. L'adhésion est en revanche moins forte pour l'augmentation à 10 euros du paquet de cigarettes "en contrepartie d'un remboursement intégral des substituts nicotiniques" (59% d'avis favorables), comme pour "la vente de médicaments dans les grandes surfaces" sous la responsabilité d'un pharmacien (56%).
Sans surprise, l'opinion publique semble beaucoup moins déterminée quand il s'agit du portefeuille de l'assuré. Environ six personnes sur dix (57%) s'opposent, par exemple à la mise en place d'"une franchise annuelle plafonnée (hors hospitalisation et affections longue durée)" dont le montant dépendrait des revenus des patients. Près des trois quarts (74%) refusent de limiter les remboursements de la Sécurité sociale aux dépenses les plus lourdes (les complémentaires santé prenant en charge les autres dépenses). Et 8 sur 10 (79%) rejettent l'abandon du "principe de l'Assurance maladie obligatoire".
Enquête réalisée en ligne les 10 et 11 mars 2016, sur un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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