Les maillages départementaux, échelons intermédiaires indispensables de l’attractivité médicale

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Publié le 27/06/2025
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La résolution des difficultés d’accès aux soins, surtout dans les départements estampillés déserts médicaux, passe avant tout par les échanges et le choix d’organisations adoptées par les professionnels de santé. Témoignages.

Parmi les intervenants, Clara de Bort directrice de l’ARS Centre-Val de Loire et à sa droite André Davoust, président de la CPTS du Vendômois.

Parmi les intervenants, Clara de Bort directrice de l’ARS Centre-Val de Loire et à sa droite André Davoust, président de la CPTS du Vendômois.
Crédit photo : François Petty

Quinze ans après la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) qui consacre leur existence en 2009, les agences régionales de santé (ARS) contribuent-elles, sur le terrain, à aller « vers une vraie santé de proximité », dans les départements, questionne l’animateur de la table ronde de la deuxième édition des « Assises de l’accès aux soins » qui se tenaient à Vendôme (Loir-et-Cher) cette mi-juin.

« Avec les ARS, on voulait créer une institution forte et hybride, qui se situe entre l’État et l’Assurance-maladie », répond du tac au tac Clara de Bort, intervenante et directrice de l’ARS Centre-Val de Loire. Et ces dernières disposent de l’un des meilleurs outils possibles pour mettre en œuvre des politiques publiques de santé à l’échelle de territoires, explique-t-elle. En l’occurrence, le fonds d’intervention régional (FIR). En substance, ce dernier, attribué chaque année par le ministère de la Santé, finance des actions et des expérimentations, en faveur de la performance en santé, de la coordination entre les acteurs, de la sécurité sanitaire, ou encore de la prévention.

Équipes de soins primaires et de soins spécialisés

À titre d’exemple, le montant du FIR de la région Centre-Val de Loire, qui compte six départements, se chiffre cette année aux alentours de 200 millions d’euros. Dont une partie a servi à financer la nouvelle équipe de soins spécialisée (ESS) de pneumologie qui rayonne sur les six départements. De fait, au sein de cette ESS, les pneumologues libéraux ont accepté d’être d’astreinte une semaine à tour de rôle pour rendre un avis urgent en cas de nécessité, à tous les généralistes de la région qui le sollicite, via la messagerie partagée Omnidoc. Une prochaine ESS, en gastroentérologie cette fois, est en cours de création. « On peut aussi améliorer la santé de proximité avec des outils et des dispositifs adaptés, avec des professionnels de santé des territoires qui acceptent de se passer la balle et de travailler en réseau », résume Clara de Bort. Surtout dans des contextes de pénurie médicale.

« Les CPTS maillent aujourd’hui l’ensemble des six départements pour améliorer l’accès aux soins et communiquent aussi beaucoup entre elles. C’est la clé ! », renchérit André Davoust, président de la CPTS du Vendômois. L’occasion, au travers de ces échanges, soit de choisir de dupliquer une formule, soit d’y renoncer. Parce que ce qui marche dans un territoire donné n’est pas forcément adapté à un autre. Et André Davoust de prendre l’exemple des MSP. Parfois, il peut s’avérer beaucoup plus efficace de mettre en place une équipe de soins primaires (ESP) composée a minima d’une infirmière et d’un pharmacien, « ce qui permet de résoudre nombre de problèmes d’accès aux soins du quotidien », plutôt que de créer une structure dans une zone dont on sait qu’elle peinera à recruter des médecins. C’est aussi cela, de vraies politiques de santé départementales.

F.P.

Source : Le Quotidien du Médecin