« Le projet m’a tout de suite touchée. Cela correspond totalement à mes valeurs de participer à la permanence des soins dans les déserts médicaux », témoigne Cindy Boizard, généraliste de 40 ans qui exerce également en clinique de SMR (soins médicaux et de réadaptation). C’est en participant à un meeting de présentation de l’association Médecins solidaires sur Facebook qu’elle a découvert le concept. La Dr Boizard, qui a choisi d’être remplaçante depuis ses débuts, effectue « une double activité à la fois en cabinet classique de médecine générale et en SMR ». Ce partage à temps équivalent lui permet « d’aborder la médecine, les patients et mon métier de manière différente, en termes d’organisation de temps et d’investissement personnel dans mon travail. Il est ainsi toujours surprenant et passionnant et me permet d’avoir une énergie optimale pour les patients ».
Son premier remplacement pour Médecins solidaires en janvier 2023, à Ajain (Creuse), pendant une semaine l’a convaincue de renouveler l’expérience régulièrement. Notamment grâce au fonctionnement qu’elle juge très simple et très facile. « Nous sommes accompagnés grâce à un livret d’accueil et, au cours de la semaine, nous bénéficions toujours d’un lien avec l’organisation », raconte-t-elle. Le logement est fourni et il est tout à fait possible pour ceux qui le souhaitent de venir en famille. Tout est « clefs en main », s’enthousiasme la généraliste.
Une organisation bien huilée
Les premières craintes du Dr Boizard sur le suivi des patients se révèlent vite balayées : « Le suivi des dossiers chez Médecins Solidaires est une priorité. Il est la clé pour que le patient ait une prise en charge optimale… Les dossiers patients sont très précis. Tous les médecins apportent une attention particulière à remplir au mieux les dossiers informatiques », explique la praticienne.
Les médecins sont ainsi formés en amont sur le logiciel. Le but ? Une maîtrise totale des outils informatiques afin de remplir les dossiers de manière exhaustive. Ce système a pour atout, selon la Dr Cindy Boizard, d’éviter que le patient répète son histoire médicale à chaque consultation. Les médecins ont à leur disposition une fiche guide pour le remplissage informatique de la consultation type « idéale » dans chaque bureau de consultation et une pochette « suivie de cas complexes ».
À cela s’ajoute un débriefing à chaque fin de semaine entre les médecins qui se relaient. Puis les coordinatrices assurent le relais entre chaque médecin : « elles connaissent les patients et savent nous signaler, suite à l’évaluation précédente d’un confrère, ceux pour lesquels il est nécessaire d’avoir une vigilance accrue », souligne la praticienne.
Le côté financier n’est pas du tout entré en ligne de compte pour cette la Dr Boizard. Les médecins qui participent à cette mission, agissent par solidarité, le revenu est un plus. « Avec ce système, tout le monde s’y retrouve », conclut la généraliste.
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