« Notre objectif est ambitieux mais le but est que dans 10 ans, chaque Français puisse avoir accès à une équipe coordonnée en soins primaires, quel que soit le lieu où il se trouve. » Le Dr Pascal Gendry, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) annonce clairement la couleur. Un objectif qui ne devrait pas déplaire au président de la République et à la ministre de la Santé qui souhaitent que l’exercice isolé devienne une exception.
Pour répondre à l'objectif qu’elle s’est fixé, la FFMPS a décidé de muter et de devenir Avec Santé (avenir des équipes coordonnées). Le but est de pouvoir accompagner de plus en plus d’équipes sous toutes les formes qu’elles peuvent prendre aujourd’hui : maisons ou pôles de santé mais aussi équipes de soins primaires (ESP). Parmi les perspectives affichées, l’ancienne FFMPS dit notamment vouloir développer « de nouvelles pratiques, de nouveaux métiers à l’image des infirmières de pratique avancée par exemple et également des nouvelles formes de rémunération plus collective ». « Nous allons par exemple regarder attentivement les formes de rémunération innovantes qui seront proposées dans le cadre de l’article 51 », explique le Dr Gendry.
Les maisons de santé souvent à l'origine des CPTS
Pendant ses 10 ans d’existence la FFMPS a permis d’accompagner l’émergence des maisons et pôles de santé. D’après son dernier rapport d’activité, la FFMPS dénombre aujourd’hui 1 200 MSP et 400 en projet ainsi que 35 équipes de soins primaires. « L’objectif de 2 000 maisons de santé en 2022 devrait donc être atteint », précise son président. Parmi les MSP déjà en place, 800 ont signé une convention ACI, ce qui représente 13 000 professionnels de santé. 3,2 millions de Français ont choisi leur médecin traitant dans ces structures. Et la fédération précise aussi que 9 CPTS sur 10 déjà actives sont issues d’une dynamique initiée par une maison de santé.
Avec ce changement de nom, les journées nationales de la FFMPS, organisées annuellement depuis 2012 se transforment également pour devenir : Les Rencontres Avec les équipes. La prochaine édition aura lieu à Bordeaux les 13 et 14 mars 2020. L’année dernière, l’évènement avait réuni 1 204 participants dont 65 % avaient moins de 45 ans et 58 % étaient généralistes.
Un budget DPC supplémentaire pour le pluripro
Avec Santé lance également son propre organisme de formation « Form’Avec ». « Il y a aujourd’hui un vrai manque de formations pluriprofessionnelles alors qu’il existe des besoins identifiés », explique Brigitte Bouzigue, 1re vice-présidente d’Avec Santé. Form’Avec a donc répondu à un appel à projet du ministère et proposera dès le premier trimestre 2020 un premier cycle de formation pluripro sur les soins non programmés et les organisations territoriales et sur l’accompagnement en équipes pluripro de certaines pathologies comme l’insuffisance cardiaque. « La formation est le lieu idéal pour que le décloisonnement s’opère. Nos formations seront pluriprofessionnelles du concepteur jusqu’à l’apprenant en passant par le formateur », souligne Brigitte Bouzigue. Nouveauté importante, les formations pluriprofessionnelles qui seront proposées dans le cadre du DPC feront l’objet d’un budget à part. « Ce n’était pas acquis, mais finalement nous avons eu l’assurance qu’un financement distinct serait créé. Cela signifie que quand un professionnel suivra une formation pluripro, elle ne lui sera pas décomptée de son budget individuel de formation », précise Brigitte Bouzigue.
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