218 100 en 2015, 229 000 en 2013, 222 200 en 2011… Bon an mal an, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse est stable en France. La dernière étude de la Drees sur le phénomène confirme la grande stabilité des chiffres de l’IVG. Année après année, on constate aussi les mêmes disparités territoriales. Avec des taux toujours préoccupants dans les départements d’outre-mer : 26,5 IVG pour 1000 femmes en âge de procréer contre 14,4 en France métropolitaine. Ecarts assez importants aussi à l’intérieur de l’Hexagone, puisque les taux vont du simple au double entre la région Paca (20,5 pour 1000) et les Pays de la Loire (10,5).
Globalement, l’indice conjoncturel d’IVG ne bouge pas depuis dix ans : il s’établit à 0,54 en 2015. « Ce taux ne signifie pas qu’une femme sur deux aura une IVG au cours de sa vie, car un certain nombre de femmes seront concernées plusieurs fois au cours de leur vie féconde », observent les statisticiens du ministère de la Santé. Un dernier cas de figure qui concernerait environ une femme sur trois ayant déjà eu une IVG.
Cette stabilité sur l’IVG n’est pas un constat nouveau. Sur les 25 dernières années, une seule fois, en 1995, le nombre d’IVG a été inférieur aux 200 000 cas annuels. Concernant ces toutes dernières années, ce statu quo est néanmoins intéressant à relever, alors que de nouvelles mesures prises par Marisol Touraine sont intervenues favorisant l’accès à l’IVG : et notamment, la prise en charge à 100% depuis 2013, qui ne semble finalement pas avoir changé grand-chose en termes de taux de recours. Il est encore trop tôt pour mesurer l’effet de la campagne d’information inédite lancée à l’automne dernier ou la suppression en 2016 du délai de réflexion de 7 jours pour une femme qui souhaite avorter. Mais ce sera intéressant de vérifier si ces deux mesures ont eu ou non un effet sur le recours à l’IVG.
Pour l’heure, un seul changement notable à signaler concernant les avortements: la forte augmentation des IVG médicamenteuses. C’est le cas à l’hôpital, puisqu’elles représentent près de la moitié des IVG qui y sont pratiquées contre 10% seulement en 1992. Et c’est le cas la plupart du temps en ville, où une IVG sur cinq a lieu désormais, que ce soit en cabinet libéral (18,5%) ou en centres de santé et de planification familiale (1,5%). Au total, que ce soit en établissement ou en ville, 57% des IVG sont désormais réalisées de façon médicamenteuse en métropole.
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