Entretiens confraternels et tableau de bord individuel

Arrêts de travail : aiguiller les prescripteurs, une des clés de la mission d'experts 

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Publié le 28/02/2019
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arret travail

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

S'il ne cible pas les médecins, le rapport d'experts sur la régulation des arrêts de travail (rédigé par le Pr Stéphane Oustric, généraliste à Toulouse, Stéphane Seiller, Cour des Comptes, et Jean-Luc Bérard, DRH de Safran) avance plusieurs pistes pour mieux guider les prescriptions d'indemnités journalières.

Première « reco » : informer « systématiquement » les praticiens de leur activité courante de prescription d'IJ. Le médecin « n'a pas une idée précise de son profil de prescription d'arrêt de travail et ne peut situer son activité par rapport à celle de ses collègues à patientèle équivalente », relèvent les experts. Il agit en prescripteur « aveugle ». L'idée serait de mettre à disposition un tableau de bord dématérialisé, par exemple sous amelipro, permettant à chaque médecin de suivre sa pratique en temps réel, y compris pour les praticiens hospitaliers. 

Cette information viendrait en amont de l'accompagnement gradué de la CNAM. Celui-ci s'articule aujourd'hui en trois niveaux : un premier échelon d'information (fiches repères, aides ponctuelles à la prescription) ; un deuxième niveau ciblant environ 7 000 médecins « forts prescripteurs » et « très forts prescripteurs », soumis à des visites spécifiques des délégués de l'assurance-maladie, voire conviés à des entretiens confraternels ou de sensibilisation. Enfin, un dernier niveau pour quelques centaines de médecins « hors normes », sous surveillance (entretiens préalables, d'alerte) avec éventuelle mise sous accord préalable (MSAP) ou sous objectif (MSO).

Des relations plus apaisées

Selon le rapport, une information individualisée de suivi de l'activité permettrait des économies « substantielles » et une amélioration de la prescription des médecins qui ne font pas l'objet d'une action ciblée, les plus nombreux, dont le nombre d'IJ prescrits est en légère hausse.

Au lieu d'élargir le champ des procédures « punitives », « mal vécues », le rapport plaide en faveur de nouveaux outils privilégiant l'information et la formation. Un temps d'échange « suffisant, valorisé, annuel ou bisannuel » pourrait être officialisé par voie conventionnelle pour faire le bilan des prescriptions d'IJ et partager les difficultés de positionnement. Cela permettrait d'apaiser les relations « parfois tendues » entre généralistes et médecins-conseils.

Pour la mission, l'actualisation des fiches repères (fixant les durées de référence d'arrêt) doit associer les collèges académiques de médecine générale. De nouvelles fiches sur les maladies chroniques évolutives seraient bienvenues. La formation initiale sur les arrêts de travail doit être renforcée, et ce dès l'internat.

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin: 9728