Accès aux soins en Hauts-de-Seine

À Colombes, un cabinet libéral supplante un centre de santé

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Publié le 07/02/2019
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Trois mois et un changement de vie. À 43 ans, le Dr Aline Seif vient d'entamer une nouvelle carrière de médecin de ville, après plus de dix ans de salariat.

Ce médecin généraliste a transformé en un temps record le centre de santé municipal de Colombes (Hauts-de-Seine), fermé en décembre 2017 par la mairie pour des raisons économiques, en centre médical libéral, inauguré ce jeudi.

En quelques semaines, la médecin et mère de famille de 43 ans a créé une société civile de moyens (SCM) dont elle a pris la gérance et développé un projet de santé. Son but : tout faire pour ne pas laisser ses patients sans médecin traitant – alors que la commune de 85 000 habitants a perdu 45 % de ses généralistes depuis 2010. « Au départ, j'ai recherché une solution d'adressage, mais les médecins généralistes du secteur étaient tous surbookés et les autres centres de santé trop éloignés. J'ai alors décidé de me lancer », détaille le Dr Aline Seif au « Quotidien ». Dès mars 2018, elle reprend les consultations – en libéral donc – et en septembre, après des travaux, le nouveau cabinet, d'une surface totale de 308 m2, ouvre entièrement en lieu et place du centre de santé.

La sauce prend rapidement. Le Dr Seif y travaille désormais avec trois autres généralistes (dont deux jeunes installés), un endocrinologue, deux sages-femmes et une audioprothésiste. La structure deviendra à terme une maison de santé pluriprofessionnelle.

Liberté de travail

Qui dit bascule vers le libéral dit démarches administratives. « J'ai eu de la chance, cela s'est bien passé et j'ai reçu un fort soutien,  apprécie le Dr Seif. Et s'il y a plus de papiers et d'administratif à gérer, le libéral a des côtés positifs : la liberté de s'organiser et de programmer son temps de travail comme on le souhaite ».

Les locaux, situés dans un quartier prioritaire de Colombes, sont mis à disposition par la mairie à un loyer modéré et les travaux de mise aux normes et de réaménagement, de 234 500 euros, ont été financés en partie par l'agence régionale de santé Ile-de-France et par l'union régionale des professionnels de santé (URPS) dans le cadre d'un protocole d'accès aux soins (qui comprend une aide à l’investissement immobilier de 40 % du montant total avec un plafond de 200 000 euros majorés de 25 % en zone fragile). « L'idée est d'aider les médecins à investir dans les cabinets de groupe. Le coût du foncier est tel en Ile-de-France que bon nombre de médecins ne s'installent pas en exercice regroupé », résume Alexandre Grenier, directeur de l'URPS francilienne. En tout, 70 projets répartis sur toute la région ont été soutenus en 18 mois pour un total de 12 millions d'euros.

 

M.F

Source : Le Quotidien du médecin: 9722