On lit sous le titre « Bulletin financier » (titre sans doute fort ironique), dans la revue littéraire « L’Occident », le passage suivant relatif aux honoraires médicaux :
« Dans l’affaire Doyen-Crocker dont, par ailleurs nous nous désintéresserons un fait revient : c’est la “revendication assez commune “dans le monde médico-chirurgical du droit pour l’opérateur de taxer l’opérer selon ses facultés ! À accepter que les services médicaux soient de première nécessité humaine, on arriverait, par analogie, à admettre pour le boulanger le droit similaire de taxer ses clients selon son appréciation de leur fortune et à vendre au riche pour 5 francs la livre de pain qu’il céderait au pauvre pour 0,15 franc ! La prétention de “l’homme de l’art “est d’autant moins acceptable qu’il obtient un monopole garanti par l’État. Au surplus, s’il est “ philanthrope “, rien ne l’empêche d’opérer gratuitement les pauvres, mais il est inadmissible que, de sa propre autorité, il prenne l’argent des riches (qui est à eux), ce fût-il pour le distribuer bien indirectement aux pauvres. Ce rôle étrange de justicier social a été assez bruyamment revendiqué, naguère, par Ravachol qui dépouilla de bagues le cadavre d’une vieille dame somptueuse pour se mettre à même d’offrir des souliers à quelques pauvres enfants. Notons que Ravachol n’était pour rien dans le décès de sa “cliente “. »
Il est assez fréquent de voir les littérateurs qui, d’ordinaire, sont assez pauvres, crier contre une habitude aussi vieille que le monde, et qui ne les touche guère, car on pourrait leur retourner l’argument. Quand un conférencier va faire une causerie dans un milieu populaire, il est évident qu’il se fait moins payer que quand il parle à l’Odéon ! Cela n’empêche pas que « L’Occident » plaide là une cause qui pourrait se défendre à la rigueur ; mais avouons qu’elle n’a pas beaucoup de chances d’être acceptée par nos confrères !
(La Gazette médicale de Paris, janvier 1904)
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique