Une petite révolution a eu lieu pendant la trêve des confiseurs sans qu’en soit faite une grande publicité ! Et pourtant… Un décret tombé au pied du sapin le 24 décembre modifie le code de déontologie médicale et assouplit les règles applicables aux docteurs en matière d’information et de communication professionnelle.
Pressée ces derniers mois par l’Autorité de la concurrence et le Conseil d’État de revoir sa législation pour être en conformité avec le droit européen, la France a fini par lâcher du lest. La mention du code de la santé publique, qui interdisait depuis 1947 « tous procédés directs ou indirects de publicité », a été supprimée.
Concrètement, qu’est-ce que cela change ? Le médecin est dorénavant libre de communiquer au public, par tous les moyens, toutes les informations de nature à contribuer au libre choix du praticien par le patient. Vous pouvez ainsi faire mention de vos compétences professionnelles, détailler vos pratiques ou vanter votre CV (mais en mentionnant toujours vos honoraires). Seule limite, cette communication doit être « loyale et honnête ». Interdiction de vous comparer à d’autres médecins ou de demander à des patients de louer vos mérites. De même n’êtes-vous pas autorisés à acheter un référencement numérique pour apparaître en premier dans les résultats d’une recherche sur internet.
Avec la percée du numérique, la prise de rendez-vous en ligne, les avis Google et autres notations, cette évolution réglementaire semblait inéluctable. Est-elle réellement de nature à avoir un impact sur le marché médical ? Dans un contexte de pénurie de médecins, pas sûr. Et si les professionnels ont envie de faire de la retape sur leurs services, ils seront toujours tenus de conserver une certaine réserve lorsqu’ils s’expriment publiquement ou sur les réseaux sociaux. Et on peut compter sur l’Ordre pour conserver un regard sourcilleux sur le bon respect des règles. Qu’on le veuille ou non, publicité ou pas, la médecine ne sera jamais un commerce comme un autre.
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