Grogne : vers une action commune à tous les généralistes à la fin de l’année ?

Publié le 20/10/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Chaud devant ! La fin de l’année pourrait être remuante chez les médecins généralistes. A l’issue de son comité directeur, la branche généraliste de la CSMF a en effet décidé de hausser le ton et appelle les médecins généralistes à fermer leur cabinet du 24 au 31 décembre, pour protester contre le projet de loi santé et demander l'ouverture de négociations conventionnelles. "Trop c'est trop ! La coupe est pleine pour les généralistes", martèle l'UNOF-CSMF. Depuis des mois, se succèdent différentes mesures ignorant la réalité de la prise en charge globale et de qualité du patient par son médecin traitant", souligne l’UNOF en référence au projet de loi santé présenté la semaine dernière en conseil des ministres par Marisol Touraine.

Parmi ces mesures, le syndicat de Luc Duquesnel dénonce entre autres "la mise en place d'un service territorial de santé au public dirigé par les ARS ou la réalisation des vaccinations confiées aux pharmaciens". Autre point de discorde : la "multiplication des contraintes administratives imposées au médecin généraliste" que devrait aggraver, selon le syndicat, la généralisation du tiers payant. L'UNOF-CSMF reproche aussi aux pouvoirs publics d'avoir réduit le financement du DPC des médecins. Enfin , elle dénonce le tarif des consultations des généralistes, "indigne des compétences requises et insuffisant" et réclame "l'ouverture immédiate de négociations conventionnelles".

Le mot d’ordre de l’UNOF va-t-il faire tache d’huile et s’étendre comme il y a une douzaine d’années ? Le syndicat l’espère : "L'exaspération des médecins généralistes devient comparable à celle de 2002. Mais contrairement à 2002, la situation est beaucoup plus grave, car c'est le coeur du métier de médecin généraliste qui est remis en cause", prévient-il.

Pour l’heure, cette consigne a trouvé de l’écho parmi les autres syndicats. Sans s’associer pour l’heure à la consigne CSMF, MG France et la FMF souhaitent une action commune. MG France, qui a déjà, de son côté, appelé à une action similaire le 6 janvier, semble prêt à discuter d’une action concertée. "D'autres syndicats rejoignent enfin cette nécessaire mobilisation, avec une autre date. C'est néanmoins une très bonne nouvelle, constate le syndicat de Claude Leicher, qui propose aux autres organisations représentants les généralistes libéraux de "de discuter d'une unité d'action et de date, afin de peser plus efficacement sur le gouvernement." MG juge laisse néanmoins entendre que le choix de la date ne lui parait pas une bonne idée : "nos confrères sur le terrain attendent qu'ensemble nous lancions une vraie mobilisation qui ne puisse se confondre avec des dates de vacances, tout à fait méritée par nos confrères."

Pour sa part, la FMF se réjouit aussi de "voir les autres syndicats appeler à la mobilisation", propose une rencontre rapide avec les autres syndicats "pour uniformiser les mots d'ordre et les jours de fermeture" et "appelle tous les médecins à se mobiliser pour opposer un front uni contre cette loi ."

Appels à l’unité qui ne laissent pas indifférents Luc Duquesnel, qui justifie néanmoins la période choisit : "Cela fait un an qu’on appelle à l’ouverture d’une négociation conventionnelle. On pense que jusqu’au 23 décembre, la ministre ou la direction de la cnamts peuvent appeler à négocier. Après le 23 décembre, ce sera trop tard." Sur le fond, il répond aussi à ses homologues des autres syndicats : "la porte n’est pas fermée, mais il ne faut pas que ce soit une unité de façade," allusion aux "différences énormes", selon lui entre l’Unof et MG France sur le principe même de la généralisation du tiers payant et sur le tandem généralistes-autres spécialistes dans la discussion en cours sur la rémunération du travail d ’équipe.

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr