Le Professeur Didier Raoult faisait face ce vendredi à ses pairs devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine.
Durant près de trois heures, la chambre disciplinaire a examiné deux plaintes déposées fin 2020 par l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône et le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), sur la base de plusieurs signalements initialement effectués par la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), par des praticiens hospitaliers et des particuliers contre Didier Raoult.
Charlatanisme et non-confraternité
Il est reproché au praticien marseillais d'avoir fait la promotion de l'hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19, « sans données scientifiques établies », ce qui s'apparente à du « charlatanisme », d'avoir pris des « risques inconsidérés » en soignant des patients avec ce traitement « non éprouvé par la science » et d'avoir « manqué à son devoir de confraternité » envers d'autres médecins, a détaillé la rapporteure de la chambre disciplinaire.
« On fait le procès de la réussite » s'est défendu l’infectiologue marseillais, devant la chambre disciplinaire. En arrivant, le directeur de l'IHU avait salué en silence, d'un signe de tête, la trentaine de manifestants venus le soutenir et l'applaudir.
« Ce sont les médecins qui se plaignent de nous, pas les patients », a rétorqué Didier Raoult, assurant avoir reçu « plus de 600 000 patients » au sein de l'IHU (institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection) durant la crise sanitaire, « sans aucune plainte ». Devant ses pairs, le professeur a maintenu « la réussite » de son traitement malgré l'absence d'effet prouvé aujourd'hui encore.
Pour Me Fabrice Di Vizio, avocat de Didier Raoult et chantre des anti-vaccins, le sujet de l'hydroxychloroquine est un « faux débat ». Son client, dit-il, est jugé « comme un criminel », essentiellement pour ses prises de position critiques sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités.
Décision le 3 décembre
Le Pr Raoult encourt une sanction allant d'un simple avertissement à une radiation, en passant par une suspension temporaire.
La juridiction bordelaise a également examiné une troisième plainte déposée cette fois par le professeur marseillais lui-même, contre le vice-président de l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, le Dr Guillaume Gorincour, pour « non-confraternité ». Didier Raoult reproche à ce médecin chargé de la déontologie au sein de l'instance une cinquantaine de tweets le dénigrant, postés tout au long de l'année 2020.
Les décisions sur ces deux audiences ont été mises en délibéré et seront publiées le 3 décembre.
(avec AFP)
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