Lévothyrox : un généraliste condamné pour diffamation

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Publié le 24/09/2021

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Le 6 avril 2019, le Dr Nicolas Bouvier, médecin généraliste rémois, publiait sur sa page Facebook un texte où il demandait aux personnes « intoxiquées » par la nouvelle formule du Lévothyrox, accusée par de nombreux patients d'induire des effets secondaires plus ou moins graves, et qui présentaient des « nodules sous cutanés » de se faire connaître auprès de lui. « Les investigations pour confondre et punir ceux qui ont détruit cruellement (leurs) vies se poursuivent », ajoutait-il.

Attaqué en diffamation par la branche du groupe Merck fabriquant le Lévothyrox, le Dr Bouvier a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 500 euros d’amende avec sursis et à 1 000 euros de dommages et intérêts au laboratoire pharmaceutique. Il doit également retirer les propos litigieux de sa page Facebook.

Suspendu deux mois par l'Ordre

Le tribunal a estimé qu'il ne pouvait « qu'être compris de ce message que "ceux-là" (avaient) délibérément porté atteinte à la santé des patients ». « Il s'agit de l'imputation d'un fait précis qui porte atteinte à l'honneur et à la considération » de la société Merck Serono, « dès lors qu'il est notoire qu'elle commercialise ce médicament », ajoute le tribunal dans sa décision. La cour n'a pas retenu la « bonne foi » du médecin, estimant que « la base factuelle relative à l'imputation formulée » était « inexistante ».

Le Dr Bouvier a indiqué qu’il ferait appel. « En tant que lanceur d'alerte et plus que jamais dans ce dossier, j'estime qu'il est indispensable de préserver la parole dans notre pays. » Merck avait également déposé une plainte contre le généraliste auprès de l’Ordre des médecins. Le généraliste a ainsi été condamné en décembre 2020 à une interdiction temporaire d'exercer de deux mois, dont un avec sursis, pour « ses prises de position répétées fondées sur des éléments dont (il) n'apporte pas la preuve du caractère confirmé », comme l'indique la décision.

(Avec AFP)


Source : lequotidiendumedecin.fr